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12

MAGAZINE DE

L’ONCOLOGIE

Réparti sur les trois groupes hospitaliers liégeois les plus importants (le Centre Hospitalier

Universitaire du Sart Tilman ainsi que les services universitaires de radiothérapie du CHR de la Citadelle

et de la clinique Saint-Joseph) et disposant également d’une antenne à l’hôpital de Libramont, le service

de radiothérapie de l’Université de Liège (Pr. Philippe Coucke) est à même de desservir la plus grande

partie de la région Est du territoire belge. Ainsi, annuellement, environ 200 patients ORL sont pris en

charge par le service. Le centre a donc pu développer une expertise considérable, unique en Belgique.

Radiothérapie :

l’alternative

«

Les chances de guérison obtenues par radiothérapie

équivalent plus ou moins à celles que l’on obtient par la

chirurgie. Il arrive que les deux techniques soient concur-

rentes mais, en général, elles sont complémentaires. Ain-

si, dans le cas d’une tranche de section insuffisante, ou

si l’analyse des pièces de résection révèle des facteurs de

mauvais pronostic, on utilisera la radiothérapie en com-

plément de la chirurgie

», indique le Dr Pascal Piret, chef

de clinique.

«

Comme pour toutes les tumeurs, plus on intervient

précocément, plus les chances de guérison augmentent.

Cependant, en carcinologie ORL, on est majoritaire-

ment confronté à une population qui ne se prend pas en

charge tôt et dont les cancers de stades avancés (III ou IV)

nécessitent une approche multidisciplinaire intégrant en

plus la chimiothérapie

»

.

Le but de la radiothérapie est de délivrer une dose létale

au niveau des cellules tumorales, tout en préservant au

maximum les structures saines adjacentes.

« Les progrès

technologiques et informatiques des 15 dernières années

LIRE

+

Coucke P.A., Piret P, Werenne X., Demez P., Sautois B., Moreau P.,

Les tumeurs de la sphère ORL : standards de traitement et

nouvelles approches en radiothérapie.

Rev Med Liège 2008 ;

63 :3 :141-148

Bonner J.A. and Others.

Radiotherapy plus Cetuximab

for Squamous-Cell Carcinoma of the Head and Neck

.

New England Journal of Medicine 2006 ; 354 : 567-578

Pascal PIRET

ont permis d’affiner la manière dont la dose est délivrée.

Les techniques d’imagerie médicale (scanner, PET-scan-

ner, RMN) systématiquement intégrées dans le processus

de calcul de dose nous permettent de mieux visualiser

les volumes tumoraux à irradier ainsi que les organes à

épargner. La technique de modulation d’intensité per-

met maintenant de réduire la xérostomie (sécheresse

buccale), qui rend le traitement particulièrement incon-

fortable. Chez le patient non opéré, une dose impor-

tante de 70 grays devra être atteinte dans les régions

tumorales. Cette dose peut être diminuée en l’absence

de cancer visible dans des régions cervicales irradiées à

titre prophylactique ou en situation post-chirurgicale par

exemple

», détaille le Dr Piret.

«

Mais les effets secondaires de la radiothérapie restent

lourds

», admet le Dr Piret. «

Ainsi, les douleurs des voies

aérodigestives supérieures rendent, dans la majorité des

cas, l’alimentation difficile, voire impossible durant le trai-

tement. Elles répondent mal aux antidouleurs, même puis-

sants. On veille à en avertir le patient. En cas de dysphagie

complète, on place une sonde gastrique ou on procède

à une alimentation par voie intraveineuse, le temps qu’il

récupère (dans un délai de 3 semaines environ). Les soins

locaux (bains de bouche, traitements laser), qui réduisent

un peu l’inflammation, permettent également d’atténuer

la douleur.

» A ces effets secondaires transitoires viennent

s’ajouter des effets secondaires tardifs peu susceptibles de

s’améliorer : altération du goût, fibrose, hypothyroïdie et

surtout sécheresse buccale.

«

Pourtant, les taux de guérison n’ont peu ou pas changé

en 40 ans. La bataille ne se gagnera donc pas là : il faut

agir en amont et investir massivement dans le travail pré-

ventif. Le patient doit savoir que, s‘il fume, il en paiera le

prix un jour, immanquablement.

»