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CHU DE LIEGE

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Le suivi des patients ayant présenté

un cancer ORL est évidemment indispensable

et fait intégralement partie de leur prise en

charge par l’équipe du Pr. Moreau.

Quel suivi pour les cancers

des voies aéro-digestives supérieures ?

«

Le but premier des consultations post-thérapeutiques

est bien entendu de s’assurer de l’absence de toute réci-

dive loco-régionale

», explique le Pr. Pierre Demez. «

Nous

aurons aussi à cœur d’exclure toute poursuite métasta-

tique, notamment au niveau pulmonaire, qui est le site le

plus habituel de localisation métastatique des cancers de

la sphère ORL

».

On l’aura lu par ailleurs, l’une des caractéristiques de ces

cancers est la possibilité d’apparition de lésions méta-

chrones. L’examen de contrôle ne se centrera donc pas

seulement sur le site primitif, mais sur l’ensemble de la

région cervico-faciale.

«

Ces rencontres régulières permettent également de nous

assurer du bon état général du patient, de sa capacité à

pouvoir manger de manière acceptable ou à respirer sans

difficulté, et d’évaluer son état psychologique. En fonction

de ces différents points, le malade peut être redirigé vers

la personne la plus compétente de l’équipe (nutrition-

niste, logopède, psychologue, etc.)

», ajoute le Pr. Demez.

La fréquence de ces consultations de suivi diminue pro-

gressivement à mesure que l’on s’éloigne de la fin du

traitement : d’une fois toutes les 6 semaines la première

année, on arrive à une fois par an après 5 ans, pendant

10 ans. «

Ces consultations de suivi sont toujours réalisées

en alternance avec l’ORL référent du patient »,

précise

encore Pierre Demez.

« Ce double contrôle nous semble

essentiel : le médecin qui voit le patient en alternance

avec le spécialiste amène un autre regard sur le malade,

ce qui permet d’éviter de passer à côté d’un problème

parfois important.

»

Généraliste et spécialiste, une collaboration essentielle

Le médecin traitant doit, lui aussi, être impliqué dans ce

suivi : «

Nous sommes régulièrement en contact, souvent

de vive voix, avec le généraliste, soit en cas d’apparition

de nouveaux symptômes découverts lors d’une visite à

domicile soit, inversement, quand nous souhaitons une

surveillance plus rapprochée et qu’une explication di-

recte permet d’améliorer la prise en charge

».

Outre ce suivi pleinement clinique, «

et qui reste à nos

yeux le plus important

», il est fréquent que des examens

complémentaires soient demandés. Ainsi, de manière

assez systématique, un scanner de contrôle est effec-

tué environ deux mois après la fin du traitement. Cet

examen servira de

"

référence

"

. Par la suite, les examens

(scanner, IRM ou pet-scan selon les besoins et les localisa-

tions) ne seront plus demandés qu'en cas de symptôme

suspect ou d'examen clinique douteux. Il n’existe en

effet aucune preuve scientifique à la rentabilité oncolo-

gique de bilans radiologiques de principe.

«

Il faut ajouter que le ressenti du patient est également

primordial

», conclut le Dr Demez. «

Chacun de nos ma-

lades sait qu’il peut nous contacter si un problème ou un

symptôme suspect apparaît

».

« ... Un double contrôle nous semble essentiel :

le médecin qui voit le patient en alternance

avec le spécialiste amène un autre regard

sur le malade, ce qui permet d’éviter de passer

à côté d’un problème parfois important... »