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CHU DE LIEGE

9

«

Le choix, effectué en COM, dépend d’abord et avant

tout de la localisation de la tumeur, de la taille de celle-

ci, de la présence et de la localisation d’éventuels gan-

glions métastatiques ainsi que de l’âge et de l’état géné-

ral du patient. Ainsi, pour les cancers de la cavité buccale

(langue, gencives, lèvres, palais, plancher de bouche),

on choisira l’exérèse dans la grande majorité des cas

»,

détaille le Pr. Pierre Demez.

«

C’est une chirurgie lourde, mutilante, qui nécessite des

interventions de 6 heures en moyenne, puisqu’il ne suffit

pas de réséquer la tumeur : on enlève également tous les

ganglions de la zone qui la draine, même chez les patients

pour lesquels le TNM ne révèle pas de métastases gan-

glionnaires, parce que la plupart de ces tumeurs sont ex-

trêmement lymphophiles. L’équipe de chirurgie plastique

intervient dans la foulée. Le patient reste hospitalisé envi-

ron 3 semaines, dont 10 jours à jeun, de manière à per-

mettre la cicatrisation. Il est souvent trachéotomisé tran-

sitoirement afin d’assurer une respiration efficace, parfois

rendue impossible par l’œdème postopératoire. Il devra

réapprendre à parler, à manger. Cette chirurgie pourra

être suivie d’une radiothérapie et/ou d’une chimiothéra-

pie en fonction des signes de gravité rencontrés lors de

l'analyse anatomo-pathologique

»

Pour les tumeurs de l’oropharynx, en revanche, la dis-

cussion est beaucoup plus ouverte. On optera soit pour

une buccopharyngectomie transmandibulaire (BPTM),

soit pour une radiothérapie ou radiochimiothérapie,

auxquelles ces tumeurs particulières répondent géné-

ralement bien. Cette décision est basée sur le risque de

récidive en fonction du site tumoral exact et de l’atteinte

ganglionnaire.

La chirurgie ne constitue plus la seule

option thérapeutique pour les tumeurs de la

sphère ORL. Elle reste cependant prédominante.

Corde vocale T1 – T2 : des taux de guérison qui avoisinent les 100%

Pionnier de l’exérèse par voie endoscopique au laser dans

le traitement des cancers des voies aéro-digestives supé-

rieures, le Pr. Moreau pratique la chirurgie cervico-faciale

depuis 30 ans. «

Jusqu’ il y a 20 ans, pour un cancer des

cordes vocales de stade débutant, on pratiquait une tra-

chéotomie et une laryngectomie partielle par voie ex-

terne. Le patient passait 3 semaines à l’hôpital

», rappelle-

t-il. «

Aujourd’hui, on choisit généralement l’exérèse par

voie endoscopique au laser pour un cancer glottique

débutant, et il arrive que le patient rentre chez lui le soir

de l’intervention, au plus tard le lendemain. On pratique

encore, évidemment, une laryngectomie partielle pour un

cancer de stade moyen, et une laryngectomie totale pour

les plus gros. Ainsi, pour les stades débutants T1-T2, nous

obtenons des taux de guérison qui avoisinent les 100%,

en tout cas en termes de contrôle local. Ce n’est pas une

approche pratiquée dans le monde entier, mais c’est véri-

tablement l’un de nos points forts

».

Laryngectomie totale.

Chirurgie :

le choix calculé