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14

MAGAZINE DE

L’ONCOLOGIE

Autres

tumeurs

La grande majorité de ces cancers rares exigent une prise

en charge chirurgicale, très fréquemment associée à un

traitement adjuvant. Le pronostic varie d’un type histolo-

gique à l’autre et, le plus souvent, aucun facteur de risque

n’est retrouvé ou incriminé. Outre ces lésions, d’autres

localisations tumorales relèvent de l’oncologie cervico-fa-

ciale, comme les sinus de la face, les glandes salivaires et

le cavum.

«

Les cancers des sinus sont rares : nous en traitons une

dizaine par an. Les symptômes les plus fréquemment re-

trouvés sont l’obstruction nasale, les céphalées, les épis-

taxis et les troubles de l’odorat

», explique le Pr. Demez.

«

Les ouvriers du bois et du cuir sont les plus susceptibles

de développer ces adénocarcinomes (reconnus pour ces

professions comme maladie professionnelle). Le tabac

est encore une fois incriminé dans l’apparition des car-

cinomes épidermoïdes des sinus. Le traitement est quasi

systématiquement chirurgical dans un premier temps.

L’évolution chirurgicale fait que, depuis quelques années,

les abords endoscopiques sont de plus en plus fréquents

et peuvent même emporter de la méninge, voire du lobe

frontal envahi par le processus tumoral. Cette chirurgie

sera très souvent suivie de radiothérapie, voire d’une

association de chimio-radiothérapie.

»

La douleur, un symptôme à ne pas négliger

La pathologie salivaire occupe également une partie de

l’activité de l’équipe du Pr. Moreau : «

Chaque semaine,

nous prenons en charge et opérons des tumeurs de pa-

rotide. Environ 20% de celles-ci seront cancéreuse

s ».

Ces cancers des glandes salivaires se rencontrent le plus

souvent au niveau parotidien, rarement au niveau sous-

maxillaire ou sublingual. Aucun facteur de risque n’est

reconnu dans la survenue de ces cancers. Les symptômes

qui doivent attirer l’attention sont le syndrome de masse,

la fermeté de cette masse et sa fixation aux plans environ-

nants, la douleur (rarement présente dans les tumeurs bé-

nignes) et la paralysie faciale. La chirurgie reste le traite-

ment de base de ces tumeurs et entraîne, dans un certain

nombre de cas, le sacrifice du nerf facial. La radiothérapie

suit le plus souvent l’exérèse, et la chimiothérapie n’est

discutée que pour certains types histologiques.

Quant aux cancers du cavum, leur type histologique le

plus fréquent est le carcinome nasopharyngé indifférencié

("UCNT"en anglais). «

Certaines communautés ethniques

sont plus régulièrement frappées par cette pathologie :

les habitants du pourtour méditéranéen et surtout de

l'Asie du Sud-Est

, explique encore le Pr. Demez. «

Une obs-

truction nasale, des épistaxis ou une hypoacousie unilaté-

rale d’apparition récente (par obstruction de la trompe

d’Eustache) doivent attirer l’attention et faire réaliser

une exploration. La prise en charge de ces patients est

radiothérapique, souvent potentialisée par une chimio-

thérapie. La chirurgie ne garde une place que rarement,

en rattrapage. L’infection par le virus d’Epstein-Barr (EBV)

est considérée comme responsable de ces cancers

».

La cancérologie cervico-faciale ne prend

pas en compte uniquement les carcinomes

épidermoïdes des voies aéro-digestives supé-

rieures. D’autres types histologiques de lésions

néoplasiques (carcinomes adénoïdes kystiques,

sarcomes, adénocarcinomes, pour n’en citer que

quelques-uns) relèvent également de la spécialité

de l’équipe du Pr. Moreau.

LIRE

+

Pour plus d’informations sur l’ensemble des tumeurs

rares de la tête et du cou :

refcor.org, site du REFCOR

(Réseau d’Expertise Français sur les Cancers ORL Rares

dont le service d’ORL du CHU de Liège fait partie)

Cancer du sinus maxillaire

étendu à la peau et à l'orbite

Après exérèse

Après parotidectomie

Cancer parotidien (carcinome

à cellules acinaires)