CHU DE LIEGE
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Médecine nucléaire :
l'apport du PET/CT
«
La pathologie ORL se prête particulièrement bien à
l'imagerie par PET/CT
», explique le Dr Lilet. «
En effet, il
s'agit le plus souvent de carcinomes épidermoïdes, c'est-à-
dire d’un type tumoral qui montre systématiquement un
hypermétabolisme majeur et donc, un excellent contraste
signal/bruit sur les images
».
L’examen explore toujours le thorax et l’abdomen supé-
rieur mais, sur la zone anatomique plus limitée de la
sphère O.R.L., il est possible d'adapter les paramètres
d'acquisition du PET SCAN en augmentant significative-
ment la résolution spatiale. De cette façon, de très petites
adénopathies peuvent être identifiées.
Å
SE T1 avec IV de Gadolinium
et saturation de graisse :
Rehaussement lésionnel
homogène moindre que
le tissu glandulaire paro-
tidien normal adjacent.
Foyer hypermétabolique
hypopharyngé droit
(carcinome épidermoïde
du sinus pyriforme) avec
des nodules de dissé-
mination prélaryngée
et des adénopathies
jugulo-carotidiennes
droites étagées.
Ç
IRM en diffusion :
en rouge, restriction
de la diffusion de la masse
et des deux adénopathies
Ç
IRM en diffusion
(cartographie ADC) :
en bleu, diminution
du coefficient de
diffusion de la lésion
Enfin, le couplage avec le CT réalisé sans contraste mais
reconstruit en coupes fines, permet une localisation pré-
cise des anomalies métaboliques, mais aussi de recon-
naître de plus petites lésions.
«
Nous intervenons à plusieurs étapes de la maladie
»,
précise le Dr Lilet.
•
Au moment du diagnostic, l'imagerie "centrée ORL"
permet de préciser l'extension de la tumeur primitive
et des métastases ganglionnaires éventuelles au niveau
cervico-facial, tandis que l’imagerie "corps entier" nous
montre l’extension métastatique à distance, notamment
au niveau pulmonaire. Il n’est pas rare qu’à l’occasion de
cet examen "corps entier", nous observions une seconde
tumeur primitive, œsophagienne ou pulmonaire dont les
facteurs de risques sont similaires à ceux des cancers ORL.
•
Par la suite, si la radiothérapie est l'option thérapeu-
tique retenue, l'image métabolique permet d’optimiser
la dosimétrie aux zones tumorales viables et de limiter
l’irradiation inutile aux tissus sains avoisinants.
•
Enfin, en cas de suspicion de récidive, lorsqu’il est difficile
de faire la part des choses entre cicatrice, ostéonécrose
ou récurrence de la maladie, la technique permet le plus
souvent de préciser la nature et l'étendue des lésions et
d'orienter les choix thérapeutiques ultérieurs.
Imagerie médicale
Henri LILET