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6

MAGAZINE DE

L’ONCOLOGIE

Le carcinome

basocellulaire

Les tumeurs non mélanocytaires

Description clinique

Il s

'agit du

can

cer

de la

peau

le pl

us fré

quent. Comme l’ex-

pl

ique l

e Pr

B

ita

Dezf

oulian

, ho

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les cas où la tumeur

est

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un

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e tr

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ncé,

les

carcinomes basocel-

lu

laires

nod

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s et s

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iels

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nt f

acil

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t les

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Les facteu

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Le

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bi de véritables coups

de

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elle on voit peu ce

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de cancer chez des

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tients jeunes. Néan-

mo

ins, il n’est plus si

ra

re de voir de telles

tu

meurs survenir chez

de

s patients d’une tren-

ta

ine d’années.

Le signale

ment du carcinome bas

ocellulaire

"classique

", dit aussi "nodulaire"

Il

s’agit

le

plu

s so

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t d’un

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rrondie ou ovalaire à

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, c’es

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de la lésion est géné-

ra

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nt

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re, pa

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s croû

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gi

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anspar

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«

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ui ne guérit pas ou se

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nouv

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»,

expli

que le Pr Dezfoulian.

Le

diagn

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clin

ique

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ez aisé et par consé-

qu

ent su

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sa

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ans

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nod

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t un

e histologie préalable

afi

n de

pou

vo

ir é

tabl

ir le me

ille

ur pla

n thérapeutique.

Le développement de la maladie

« Le carcinome basocellulaire atteint en premier lieu les cel-

lules épithéliales situées dans la couche basale de l’épiderme

pour s’infiltrer ensuite plus en profondeur dans le derme,

voire l’hypoderme, le plan musculaire, les fascias, etc. Malgré

le fait que ces tumeurs peuvent être très destructrices locale-

ment, des métastases à distance ne sont jamais observées »,

souligne le Pr Dezfoulian.

Le cas particulier de la naevomatose

basocellulaire ou syndrome de Gorlin

Il s’agit d’une maladie génétique autosomique dominante qui

se traduit par l’apparition en chaîne de carcinomes basocellu-

laires de divers types, parfois déjà dès l’enfance. Cette patho-

logie rare exige un suivi très régulier et au long cours. «

Il y a

lieu de suspecter une naevomatose basocellulaire lorsque l’on

voit plusieurs carcinomes basocellulaires apparaître simultané-

ment ou de façon répétée chez des patients jeunes n’ayant a

priori pas exagéré avec le soleil

». Une approche multidiscipli-

naire est utile pour de tels cas, car peuvent également exister

des anomalies squelettiques, une prédisposition à développer

d’autres cancers, des kystes odontogéniques ou encore des

calcifications ectopiques intracraniennes. Une consultation de

génétique peut utilement compléter le bilan diagnostique.

Quelques variantes du carcinome basocellulaire

Le carcinome basocellulaire sclérodermiforme :

La tumeur

présente une certaine dureté que l’on peut sentir au travers de

la peau, mais sans ce bourrelet typique de la forme classique.

Il existe souvent une zone déprimée et cicatricielle, parsemée de

télangiectasies. Elle tend à s’infiltrer plus profondément que les

autres variantes ou la forme nodulaire classique.

Le carcinome basocellulaire superficiel :

Il s’agit d’une forme

moins infiltrée et un peu desquamante, habituellement localisée

sur le tronc. Les lésions sont souvent multiples et mal diagnosti-

quées, retardant une prise en charge adéquate.

Le carcinome basocellulaire pigmenté :

La lésion a une cou-

leur brune ou gris foncé qui rend sa distinction d’un mélanome

parfois difficile.

Dans aucune des trois variantes, on ne retrouve vraiment net-

tement la caractéristique classique du basocellulaire, à savoir, le

bord perlé.

Basocellulaire

sclérodermiforme

Basocellulaire

superficiel

Basocellulaire

nodulaire

Pr

Bita DEZFOULIAN

Basocellulaire

pigmenté