Table of Contents Table of Contents
Previous Page  11 / 24 Next Page
Information
Show Menu
Previous Page 11 / 24 Next Page
Page Background

CHU DE LIEGE

9

Les tumeurs non mélanocytaires

Description clinique

Tumeurs

cutanées rares

Les

dermatoses

paranéoplasiques

Le carcinome de Merkel

Cette tumeur maligne dérive des cellules neuroendocrines

de l’épiderme. L’image clinique est aspécifique – une masse

inflammatoire infiltrée et unique –, ce qui retarde souvent le

diagnostic. Outre l’excision chirurgicale avec des marges de

sécurité calquées sur le mélanome, on recommande actuel-

lement le prélèvement du ganglion sentinelle ainsi qu’une

radiothérapie complémentaire. Son pronostic est encore plus

sombre que celui du mélanome.

Les lymphomes primitifs de la peau

Il s’agit d’un groupe de maladies cancéreuses des lymphocytes

T (pTCNKCL) ou B (pCBCL) primitifs de la peau. Le plus fré-

quent est lemycosis fungoïde, une tumeur cutanée à cellules T.

Son diagnostic est très difficile et, souvent, il existe une sus-

picion clinique de 2 à 3 ans antérieure à la confirmation

histologique et immunohistologique (voire davantage pour

disposer de résultats probants sur la base d’une monoclona-

lité TCR). Son décours est indolent. Après des années d’évo-

lution, le mycosis fungoïde peut se disséminer vers les aires

ganglionnaires, infiltrer le sang et/ou d’autres d’organes. Le

traitement en tant que tel, aussi bien que la maladie elle-

même, conduit à une immunosuppression rendant le patient

vulnérable, particulièrement aux infections des voies respira-

toires et aux néoplasies secondaires.

Å

Carcinome de Merkel (à gauche),

Mycosis fungoïde (à droite)

Un syndrome paranéoplasique cutané se définit comme

l’apparition d’une maladie de la peau, non cancéreuse, pou-

vant traduire la présence d’une néoplasie interne ou, plus

rarement, une association avec une atteinte inflammatoire

interne. Il s’agit le plus souvent d’une hémopathie maligne.

La plupart de ces dermatoses peuvent également

apparaître

chez le patient sain. Certains critères diagnostiques doivent

donc être scrupuleusement respectés avant de conclure au

caractères paranéoplasique d’une dermatose :

apparition rapide

(sur quelques semaines)

aucune manifestation antérieure de la même pathologie

résistance aux thérapeutiques habituellement efficaces

Les principales dermatoses paranéoplasiques

sont illustrées ci-dessous.

En cas de découverte de ces dermatoses paranéoplasiques,

des examens complémentaires seront réalisés afin de

chercher une néoplasie sous-jacente. Même si ces examens

reviennent négatifs, il faudra les répéter six mois plus tard.

L’érythème giratoire

L’acanthosis nigricans

(Attention :

cette dermatose peut également

s’observer chez le patient diabé-

tique ou en surpoids important)

L’ichtyose vulgaire acquise

(s’observe le plus souvent sur

la face antérieure des jambes)

La dermatopolymyosite

La kératodermie palmoplantaire

(qui doit être différenciée du

psoriasis, de l’eczéma chronique

lichénifié et d’une dermatomycose)

Le syndrome de Leser-Trélat

(carac-

térisé par l’apparition rapide d’une

multitude de kératoses séborrhéiques

avec une distribution en forme de

"sapin de Noël"au niveau du dos)