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Le diagnostic clinique

Les outils de diagnostic

à la disposition du spécialiste

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L’examen clinique

, partiellement basé sur l’ "ABCDE"

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La dermatoscopie

, utilisant une sorte de loupe grossis-

sante, est d’une aide précieuse dans le diagnostic différentiel

des lésions pigmentaires suspectes. Plusieurs algorithmes

permettent d’atribuer à la lésion examinée un score de risque

basé sur sa couleur, sa structure, sa forme, sa régularité, etc.

Le score de Stolz est souvent utilisé en pratique quotidienne.

les "scores de Stolz" : en-dessous d’un score de 4,75,

la tumeur sera considérée comme bénigne ; entre 4,75

et 5,45, le naevus est douteux ; au-delà de 5,45, il y a eu

probabilité très élevée de malignité)

la dermatoscopie digitalisée : en cas de doute, ce système

permet de confronter l’image obtenue à une base de don-

nées incluant plus de 10.000 images de lésions mélanocy-

taires bénignes et malignes.

3

La technique "Nevisense"

est une technique non-invasive

qui mesure la désorganisation structurelle d’une lésion méla-

nocytaire suspecte par impédance électrique en lui attribuant

un score entre 1 et 10. Un score de 8 ou plus est un argument

supplémentaire en faveur de la malignité de la lésion.

4

La dermatoscopie séquentielle

analyse l’évolution des

tumeurs douteuses par comparaison de deux images de la

tumeur à plusieurs mois d’intervalle.

5

L’échographie Dermascan

à 20 MHz permet d’évaluer la

profondeur d’une lésion tumorale avant l’intervention.

Tous ces examens sont non-invasifs et peuvent se pratiquer lors

de la consultation spécialisée des lésions pigmentaires. Aucun

d’entre eux ne permet de diagnostiquer formellement un méla-

nome ; seule l’analyse histologique le peut, mais elle est forcé-

ment postérieure à l’excision et il est donc important de dispo-

ser d’autres moyens pour évaluer l’indication d’exciser ou non.

Exérèse et marges d’excision

Que l’examen histologique confirme le caractère local du

mélanome ou qu’il laisse au contraire suspecter une dissé-

mination métastatique, l’exérèse chirurgicale est de toute

façon incontournable. Elle doit être pratiquée en tenant

compte d’une marge plus ou moins importante selon

l’épaisseur de la tumeur. Celle-ci peut être évaluée, dans un

premier temps, par le biais de l’échographie à haute fré-

quence (20 MHz). Lorsque, par la suite, le dermatopatho-

logiste – seul à pouvoir mesurer cette épaisseur de façon

certaine – conclut à une lésion plus profonde que celle esti-

mée, une résection complémentaire peut s’imposer.

Quand la lésion est

in situ

(c’est-à-dire intraépidermique),

la marge doit être de 0,5 centimètre. Quand elle n’est plus

in situ

mais reste inférieure à un millimètre d’épaisseur, la

marge est de 1 centimètre. Et si l’épaisseur dépasse 1 milli-

mètre, la marge doit être de 2 centimètres.

Les mélanomes

Incidence et diagnostic

CHU DE LIEGE

13

"Trier les taches"

Certaines lésions non mélanocytaires sont malgré tout pigmen-

tées (c’est notamment le cas des carcinomes basocellulaires

pigmentés). Lors de l’examen clinique, le premier tri consiste

donc à reconnaître le caractère mélanocytaire ou non d’une

pigmentation.

Biopsie : Tout enlever ou ne pas toucher !

Il ne faut surtout jamais faire de biopsie à l’intérieur d’un

naevus

suspect, au risque d’augmenter le risque de métas-

tase, s’il s’agissait d’un mélanome. Soit on l’enlève com-

plètement, soit on n’y touche pas. La recommandation est

valable pour de nombreux types de tumeurs cancéreuses,

mais pour le mélanome, l’impact en termes de pronostic est

véritablement majeur.

Les mélanomes qui avancent masqués

Dans de rares cas, le mélanome se présente sous une

forme non pigmentée. Cette singularité retarde considé-

rablement le diagnostic de la lésion et accroît dès lors la

négativité du pronostic, d’autant qu’il s’agit souvent de

tumeurs à progression rapide. La non-pigmentation de la

lésion pourrait d’ailleurs être liée à cette rapidité d’évo-

lution ; une des causes avancées pour expliquer le phéno-

mène consiste en effet à supposer que la mélanogénèse

n’aurait pas le temps de s’accomplir au même rythme que

la tumeur croît.

Par ailleurs, la peau n’est pas le seul site de développement

potentiel des mélanomes. Il existe des formes de mélanomes

se développant sur les muqueuses ainsi que des formes oph-

talmique et méningée, dont le diagnostic est également

plus compliqué et la prise en charge souvent tardive.

Deux cas de mélanome

non pigmenté dont

un peut être confondu

avec une mycose du pied