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mais qui a entraîné d’autres contraintes...

Pour Géraldine Jacquemin, Sexologue

au CHU de Liège, «

réussir sa sexualité est

devenu une obligation, avec en prime l’im-

pératif de parvenir à l’orgasme. Le plaisir

en deviendrait presque une tyrannie! Avec

comme effet pervers des attentes sexuelles

élevées qui génèrent des tensions et des an-

goisses de performance… à tel point que

certains préfèrent parfois éviter les rela-

tions sexuelles

». Des deux côtés, le culte de

la performance fait des dégâts: «

l’homme

met en jeu ses aptitudes viriles, et la femme

sa désirabilité

».

L’orgasme est devenu l’objectif ultime à

atteindre, oblitérant souvent l’essentiel: le

plaisir, qui revêt mille formes dans l’inti-

mité sexuelle. «

Ce n’est pas parce qu’il n’y

a pas d’orgasme que c’est manqué et qu’il

n’y a pas énormément de plaisir! Si on n’a

pas eu la cerise sur le gâteau, est-ce pour

autant que le gâteau n’était pas bon? Il

faudrait donner moins d’importance à

l’orgasme, arrêter de considérer la pénétra-

tion comme l’accomplissement ultime de la

sexualité, et se recentrer sur l’intimité, la

volupté, la sensualité…et la part humaine

et émotionnelle que revêt la sexualité

».

Paradoxalement, la quête de l’orgasme

à tout prix est le pire ennemi de… l’or-

gasme. «

L’homme peut être tellement ob-

sédé par la nécessité de faire jouir la femme,

et la femme tellement anxieuse à l’idée de

ne pas y arriver, qu’aucun des deux ne

pourra lâcher suffisamment prise pour

parvenir à l’extase

».

2

LA QUÊTE DU NIRVA

LE DOSSIER MÉDICAL DU MOIS

LE 21 DÉCEMBRE, C’EST LA JOURNÉE MONDIALE DE L’ORGASME. MAIS IL NE FAU-

DRAIT PAS QUE L’OBSESSION DU «GRAND FRISSON» À ATTEINDRE NOUS GÂCHE

LE PLAISIR. GÉRALDINE JACQUEMIN, SEXOLOGUE ET THÉRAPEUTE DE COUPLE AU

CHUDE LIÈGE, DÉMONTE LESNOUVEAUXDIKTATSDE LA SEXUALITÉQUI NUISENT

À L’ÉPANOUISSEMENT SEXUEL…

Géraldine Jacquemin reçoit chaque

jour de nombreuses patientes et pa-

tients, seuls ou en couple. Pour les

femmes, les motifs de consultation les

plus fréquents sont la baisse de libido

(désir sexuel hypoactif), la difficulté

à atteindre l’orgasme (anorgasmie),

les douleurs pendant les rapports

(dyspareunie) ou l’impossibilité de

pénétration (vaginisme). Pour les

hommes, les troubles du désir, les

problèmes d’érection, l’éjaculation

précoce, l’anéjaculation et les com-

pulsions. Pour les couples, les difficul-

tés de communication et les conflits

récurrents, liés ou non à la sexualité.

«

Lorsqu’il n’y a pas de problème or-

ganique constaté chez l’urologue ou le

gynécologue, c’est que les causes sont

plus psychologiques. Souvent, la dys-

fonction sexuelle n’est que le symptôme

d’un problème plus profond, plus rela-

tionnel: le conflit, la colère, la perte de

confiance…Le travail du sexologue est

d’explorer la partie immergée de l’ice-

berg, en prenant en compte les facteurs

psychologiques, sociaux, culturels,

l’éducation, l’héritage familial, etc.

»

LESDYSFONCTIONS

SEXUELLES,

LAPOINTE

DE L'ICEBERG

L’ONANISME

N’EST PAS UN

GROSMOT !

Auparavant tabou, méconnu, malmené

par la religion chrétienne, entravé par les

risques de grossesse, le plaisir féminin a fait

son coming out avec la révolution sexuelle.

Depuis, l’on n’a cessé de vouloir percer les

mystères de la «petite mort», devenue le

centre de toutes les attentions. Une libé-

ration qui a permis de mieux prendre en

compte les désirs et plaisirs des femmes,

GÉRALDINE JACQUEMIN

SEXOLOGUE ET THÉRAPEUTE

DE COUPLE AU CHU DE LIÈGE

Le journal « Le Patient » suit, au plus près, l’ac-

tualité. Celle-ci, en matière de santé, est aussi

dictée par les «Journées mondiales». Ce 21 dé-

cembre est la journée mondiale de l’orgasme.

En souriant de l’esprit facétieux qui a fixé cette

journéethématiquelorsdelanuitlapluscourte

del’année,nousavonsdoncpenséluiconsacrer

le dossier médical de ce numéro de fin d’année

en nous penchant sur l’orgasme féminin et sur

l’onco-sexologie qui se met en place au CHU

de Liège. «

Il y a une vie sexuelle après un cancer

de la prostate,

explique le Pr. Andrianne.

Il faut

toujours oser parler de sexe avec son médecin

».

Le Patient se penche aussi, sans lien apparent

avec la vie sexuelle, sur le mal de dos. «Com-

prendre et gérer votre mal de dos» est un livre

vulgariséquelaCliniqueduDosduCHUédite,

à l’occasion des fêtes de fin d’année. Tout savoir

sur les lombalgies et cervicalgies, comment les

prévenir et comment les soigner.

L’hôpital, en 2017, célèbrera ses 30 ans. Un pro-

gramme des festivités est joint tandis que nous

sommes retournés lire les articles de presse du

14 décembre …1985 sur l’inauguration. Ce

n’est que deux ans plus tard que l’hôpital était

en pleine capacité.

L’article qui intéressera le plus les patients

concerne la problématique des parking. Le

mieux, tant au Sart Tilman qu’à Esneux, est

d’utiliser les Chuttle, les navettes qui, en sixmi-

nutes, conduisent à l’entrée des hôpitaux. C’est

moins de temps qu’il ne faut pour trouver une

place dans les aires de stationnement !

Toute l’équipe du Patient vous souhaite une

bonne année 2017 et …une bonne santé.

La rédaction

Editeur responsable :

Sudpresse - Pierre Leerschool

Rue de Coquelet, 134 - 5000 Namur

Rédaction :

• Frédérique Siccard

• Jenifer Devresse

• Rémi Taiasoul

• Vinciane Pinte

• Georges Larbuisson

Coordination :

• Rosaria Crapanzano

Photographies :

• Michel Houet

• Michel Mathys

Mise en page :

• Sudpresse Creative

Impression :

• Rossel Printing

BONNE ANNÉE,

BONNE SANTÉ !

EDITO

Cwand tès hozètes t’àrès lèyî,

sèrè trop tard po t’fé sognî.

Quand tu seras mort, il sera trop tard pour te

faire soigner.

Extrait de «

Li Walon dès Docteûrs

»

de P.H. Thomsin

La masturbation n’est pas un plaisir coupable ou une pratique honteuse, encore moins une

infidélité. Au contraire, c’est très sain. En se caressant, la femme apprend à mieux connaître

son corps et à découvrir ce qui la fera grimper aux rideaux…pour mieux guider son parte-

naire ! Selon les études, 50 à 70 % des femmes s’adonnent aux plaisirs solitaires (contre envi-

ron 90 % des hommes). Une bonne raison de s’y mettre? Les femmes qui ne se masturbent

pas sont cinq fois plus nombreuses à ne jamais avoir connu le grand frisson…