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e Conseil d’Administra-
tion du CHU de Liège a
approuvé le programme
des festivités qui anime-
ront l’année 2017. Expositions,
livres, congrès
internationaux, conférences
médicales, fête du personnel,
numéro spécial du journal
«Le Patient» et même un
«Beau vélo de Ravel» :
il y en aura pour tout le monde!
Les anniversaires sont évidemment
propices, quels que soient les jubilaires,
à se retourner sur son histoire. Le CHU
de Liège n’échappera pas à la règle. Mais
il y a histoire et Histoire. Aussi l’hôpi-
tal a-t-il commandé à un historien et à
une journaliste l’écriture à quatremains
d’un ouvrage qui traite de (au moins)
500 ans d’histoire médicale à Liège.
Extraits.
«L’intérêt pour l’anatomie se
manifeste déjà chez les artistes de la Re-
naissance. C’est à l’Académie des arts
du dessin de Florence qu’est enseignée
pour la première fois l’anatomie. Dési-
reux d’aiguiser leur regard, des artistes
comme Michel-Ange vont le lancer sur
la chaire et analyser minutieusement ce
corps humain, délaissé au Moyen-âge.
Il devient alors nécessaire que le corps
soit représenté avec exactitude, tant d’un
point de vue scientifique qu’artistique
et philosophique»
explique Geoffrey
Schoefs, historien. Et les Liégeois ne sont
pas à la traîne.
«A Liège, deux artistes
vont se distinguer dans cette pratique :
Gérard de Lairesse et Gilles Demarteau.
Gérard de Lairesse (1640-1711) fut artiste
peintre et illustrateur scientifique. À l’âge
de 15 ans, il entre dans l’atelier de Ber-
tholet Flémal, où naît en lui un goût pour
l’Antiquité et la Renaissance. À la suite
d’un scandale, il s’exile en Hollande, où
il effectuera l’essentiel de sa carrière. En
1685, il réalisera des illustrations pour
l’Anatomia humani corporis de Bidloo.
Après la publication de l’ouvrage, les
planches seront emportées en Angleterre
et tomberont dans la propriété d’une
firme anglaise, avant d’illustrer un autre
livre, le traité d’anatomie de William
Cooper. D’autres originaux seront acquis
par un libraire parisien avant que Thou-
ret, directeur de l’École de santé de Paris,
n’ait de cesse de les acheter pour leurs
qualités didactiques et esthétiques».
LES FESTIVITÉS DU 30
e
ANNIVERSAIRE:
DEMANDEZ LE PRO
ANNIVERSAIRE
Gilles Demarteau (1722-1776), tout
comme Gretry, effectue l’essentiel de
sa carrière à Paris.
«Après avoir été reçu
comme académicien en 1769, il recevra
les honneurs de la cour de France en de-
venant graveur des dessins du cabinet
du roi Louis XV. Il pratique avec talent
la gravure en manière de crayon. Les es-
tampes de ce type sont très souvent im-
primées en sanguine, ce qui correspond
au goût de l’époque. Graveur de repro-
duction, il copie les dessins de ses contem-
porains (Bouchardon, Boucher, Cochin,
Huet, Vanloo) et contribue ainsi à leur
diffusion. Dans un souci didactique, il
publiera plusieurs cahiers, de principes
du dessin, de fleurs, d’études d’animaux,
de trophées, ainsi que d’anatomie»
.
Pour mener à bien ce travail, la thèse de
doctorat du Pr. Carl Havelange sur «Les
Figures de la guérison: XVIII
e
-XIXe
siècles: une histoire sociale et culturelle
des professions médicales au pays de
Liège,» Bibliothèque de la Faculté de
philosophie et lettres de l'Université de
Liège 1990, est une véritable mine d’or.
ART CONTEMPORAIN
Pour la période contemporaine, c’est Fa-
bienne Lorant, journaliste, qui expliquera
l’évolution des différentes disciplines mé-
dicales en se focalisant sur les parcours de
patients. Elle se penchera aussi sur l’évo-
lution philosophique, sociologique, tech-
nologique et éthique de la médecine.
Cet important travail fera l’objet d’une
grande exposition, à Liège, à l’été 2017.
Une exposition qui fera la part belle à
l’histoire, certes (en collaboration avec le
magnifique Hôpital Notre Dame à la Rose
de Lessines), mais aussi à l’art contempo-
rain. En partenariat avec le Centre wallon
d’Art Contemporain «La Chataigne-
raie», à Flémalle, l’expo reprendra, outre
les œuvres des artistes présents au CHU,
des œuvres liées à la thématique médicale
d’artistes contemporains. Une sélection de
Marie-Hélène Joiret, directrice du CWAC.
Parce qu’un anniversaire, ce n’est pas seu-
lement regarder dans le rétroviseur.
Les conférences médicales tenteront de
prévoir la médecine de 2047 en matières
de technologie, d’éthique, de démo-
L'exposition fera aussi la part belle à l'art contemporain (Marien,
Rops,...) et aux artistes du CHU, ici un ascenseur de Daniel Buren.