7
l est inauguré avec 180 lits. Il
faudra attendre 1987 pour qu’il
soit à pleine capacité (609 lits). Le
premier projet date de…1958!
«
Pourquoi célèbre-t-on le 30
e
anniver-
saire du CHU de Liège en 2017? Parce
qu’on a fêté le 20
e
en 2007!
» Le trait
d’humour interpelle. En effet, l’inau-
guration officielle de l’hôpital du Sart
Tilman, comme en témoignent les ar-
ticles de presse de l’époque, remonte
au vendredi 13 décembre 1985! Les
superstitieux apprécieront.
A l’époque, la presse quotidienne
s’imprimait toujours en noir et blanc.
Et les articles relatant cette inaugura-
tion sentent bon le journalisme d’une
autre époque. «
Entrer au CHU sous
l’immense verrière de l’entrée, est très
impressionnant. Les patients sont heu-
reusement regroupés en petites unités
familiales
» écrit le rédacteur de la Ga-
zette de Liège qui, jamais, ne citera le
nom de l’architecte, Charles Vanden-
hove. «
Il a coûté cinq milliards et
n’est pas, loin de là, ce que certains es-
péraient au départ, écritThierry Evens.
C’est néanmoins un outil exceptionnel
au point de vue médical et un nouveau
fleuron de la région liégeoise. Le CHU
du Sart Tilman a été officiellement
inauguré vendredi. Après 20 ans de
tractations et désillusions
».
Le journaliste de la Gazette n’a pas
peur des mots. «
Dans l’hôpital même,
très impressionnant, les services sont
regroupés en petites unités. Ainsi, si
pour le visiteur l’ensemble est effrayant
et inhumain, le patient hospitalisé a
une toute autre vision. D’autant qu’il
bénéficie d’un confort qui confine au
luxe. Si l’on est bien placé, la vue est
extraordinaire. Les chambres sont spa-
cieuses, impeccablement équipées et il y
a du tapis plain partout
». Un environ-
nement qui, selon la presse qui cite le
Pr. de Leval, offre «
les bonnes condi-
tions de travail pour les soignants et
d’hospitalisation pour les patients qui
ont des incidences que l’on mesure mal:
la consommation de calmants et de
somnifères a notamment diminué par
rapport à Bavière. On parle même de
50%. Il faut voir cela de plus près mais il
est acquis qu’à technique égale un cadre
bien étudié peut apporter un plus
».
LaMeuse, elle, - qui interviewe Charles
Vandenhove - constate que l’hôpi-
tal universitaire, «
qui fut le premier à
mettre au point un projet de nouvelle
construction (en 1958) est aussi le der-
nier à l’ouvrir
». Et d’évoquer les trois
critiques principales: la moquette,
le chauffage et les balcons…
En 1985, l’hôpital (qui avait été prévu
pour 1100 lits) est inauguré avec 180 lits
et «
il faudra encore deux ans avant que
les 609 lits prévus soient accessibles
».
Deux ans, voilà ce qui nous amène en
1987 et donc…au 30
e
anniversaire que
le CHU de Liège célèbrera l’année pro-
chaine.
R.T.
NAUGURÉ EN 1985,
AURA 30 ANS EN 2017!
2017 - ANNIVERSAIRE
LE
CHU
DE
LIÈGE
En juillet 2015, Charles Vandenhove
est revenu, pour la première fois, dans
son hôpital. Pour l’inauguration de la
place «Charles Vandenhove» au cœur
de l’infrastructure.
En mars 2016, à l’instigation du CHU,
les Films de la Passerelle ont produit un
filmde 52minutes, diffusé sur laRTBF et
sur Arte, «Charles Vandenhove, l’archi-
tecte de l’Art» par le réalisateur Jacques
Donjean. «
Charles Vandenhove est une
véritable star en Hollande et en France,
explique Jacques Donjean, réalisateur. Et
ce qui est surprenant est que l’œuvre qua-
lifiée de maîtresse de Vandenhove, selon
les observateurs néerlandais ou français,
n’est pas la même : nos voisins du Nord
estiment que le chef d’œuvre de Vanden-
hove est la Cour Saint-Antoine à Liège,
tandis que nos voisins du Sud privilégient
l’hôpital universitaire du Sart Tilman et
sa grande verrière
».
«
La grande verrière du CHU de Liège, ce
n’est pas seulement l’identité de l’hôpital,
c’est une partie de son chef d’œuvre qui est
d’ailleurs protégé par classement, explique
Julien Compère, administrateur délégué
du CHU. Quand le patient entre dans
l’hôpital par cette entrée majestueuse et
en longeant les œuvres d’art, son esprit est
peut-être un peu détourné des soucis qui
l’assaillent. Charles Vandenhove l’aide
à oublier, même quelques instants seule-
ment, qu’il est dans un hôpital. Le CHU
de Liège, c’est une œuvre d’art, offerte au
plus grand nombre, qui passe à travers le
temps. Le génie de Charles Vandenhove
a été de concevoir, il y a trente ans, une
institution d’une telle modernité qu’elle
répond aux besoins de la médecine d’au-
jourd’hui ; une institution d’un tel esthé-
tisme que le patient et le visiteur peuvent
y déambuler comme dans un musée d’art
moderne. Mais ce n’est pas unmusée, cela
est avant tout un hôpital
».