Previous Page  7 / 16 Next Page
Information
Show Menu
Previous Page 7 / 16 Next Page
Page Background

7

L

’entreprise de Herve

emploie 72 personnes

pour « travailler, avec

les institutions hos-

pitalières, au bien-être du

patient ». Elle fournit 15.000

tenues de travail par jour.

Installée au cœur du Pays de Herve

depuis 1960, la blanchisserie Ser-

vitex fournit aujourd’hui 90% des

hôpitaux liégeois, à raison de 15.000

tenues de travail par jour, 100 tonnes

de linge par semaine… et un chiffre

d’affaires annuel de 6 millions €.

«Avec de tels volumes, on pourrait

penser qu’un drap est un drap et

une tenue, une tenue»

, remarque

Marc Wiertz, directeur commer-

cial.

«Mais au CHU de Liège, par

exemple, un drap de qualité dépend

d’abord du service dans lequel il est

utilisé. Et les tenues varient d’un hô-

pital à l’autre, et même d’un service à

l’autre: chacun possède un code cou-

leur, une coupe qui lui sont propres…

et qui relèvent d’une négociation

qui s’étend parfois sur plusieurs se-

maines. Nous tablons sur le confort

et la facilité d’entretien, certains hô-

pitaux y ajoutent l’aspect esthétique,

qui avantage leur personnel autant

que leur image de marque.»

Exit, donc, le tablier blanc ?

«Au-

jourd’hui, on propose des ensembles

tunique-pantalon,

généralement

colorés pour casser le côté froide-

ment médical du blanc »

, sourit M.

Wiertz. L’utilisation du polyester a

facilité l’émergence des différents

modèles et coupes,

« désormais si

nombreux que l’on pourrait orga-

niser un défilé de mode ! D’ailleurs,

les stylistes s’imprègnent de la mode

autant que de l’aspect fonctionnel

que doit avoir une tenue hospitalière

pour travailler leurs créations. »

BANCONTACT

ET MISTERLINGE

Pas question, pour autant, de

changer de modèles au même

rythme que de garde-robe :

« En

règle générale, un hôpital garde les

mêmes tenues pendant 5 ans, au

bout desquels nous en proposons

d’autres en fonction des nouveau-

tés technologiques et du contexte

économique»

, souligne encore M.

Wiertz.

«Ainsi, en général, les vê-

tements ne sont plus personnalisés

par nom, mais par fonction et par

taille. Cela permet de diminuer

considérablement le stock, donc

les coûts. Le CHU de Liège, quant

à lui, a installé deux distributeurs

automatiques de tenues hospita-

lières, qui fonctionnent comme des

bancontacts : chaque employé a ac-

cès, à tout moment, à une certaine

quantité de tenues selon une fiche

signalétique précise. »

Mais qu’on ne se trompe pas :

c’est la personne, et non le vête-

ment, qui crée la fonction.

F.Si.

FOURNISSEUR DU MOIS

Servitex (Herve)

U

nandéjàque les

soignants duCentre

de revalidationCHU

Ourthe-Amblève sont

équipés de tenues plus légères

et plus sportives

L’histoire remonte à une animation

interne au CHU en 2010: les équipes

participantes devaient créer de nou-

veaux costumes pour relooker les

différents corps de métier (habits des

infirmiers, des vigiles, manutention-

naires, médecins...). Pour le service

kinésithérapie installé à Esneux et

dont le fonctionnement repose gran-

dement sur la revalidation des pa-

tients, l’occasion était rêvée de propo-

ser une collection enfin adaptée à ses

besoins.

Et s’il a fallu un peu de temps pour

que le projet aboutisse, le message est

plutôt bien passé:

«L’accouchement

est toujours un peu long au CHU»

plaisante le kinésithérapeute Pierre

Frankinet. Ce dernier nous explique

qu’après avoir

«plaidé notre cause à la

Direction et prospecté un fournisseur

qui réponde à nos critères, le service

a obtenu une tenue spéciale en 2014»

.

C’est l’entreprise Servitex qui a été re-

tenue.

Comme les soignants accompagnent

les patients dans leurs exercices

physiques, les tenues convention-

nelles du personnel hospitalier sont

peu adaptées à un métier manuel et

musclé. Les nouvelles tenues, qui ont

été conçues pour résister au nettoyage

industriel, permettent de transformer

un pantalon, équipé de poches laté-

rales pour y glisser les instruments

utiles, en bermuda grâce à un système

de boutons-pression.

«Quand il com-

mence à faire chaud, il est

plus efficace et confor-

table de se mouvoir

dans des tenues légères

et modulables»

nous

explique

Pierre

Frankinet.

«

Dans un

i n t é r ê t

thérapeu-

tique de

r e -

connaissance, l’idée initiale fut d’attri-

buer aux blouses une couleur par mé-

tier»

. En fin de compte, le choix s’est

arrêté sur un logo coloré à l’arrière de

blouses blanches au tissu respirant:

le«

U

» du CHU de Liège, tel un sou-

rire et renvoyant une image positive

et sympa». Au-dessus de ce logo (bleu

foncé pour les kinés et bleu ciel pour

les autres: ergothérapeutes, logo-

pèdes, neuropsychologues, la psy-

chologue et l’éducateur) sont ins-

crits les noms des spécialités. De

sorte que chaque soignant est

identifiable grâce à l’ins-

cription qu’il porte dans

son dos. L’équipe infir-

mière du service

hospitalisation

a

quant à elle conservé la tenue classique

de l’hôpital. Verdict? Pierre Frankinet

de conclure que l’ensemble du service

est fort satisfait de cet équipement sin-

gulier.

«Une tenue bleue a même été

spécialement conçue pour Julie, notre

secrétaire du service. Ce sont les mail-

lots de bain «CHU» qui se

font toujours attendre

pour la piscine de reva-

lidation»

.

«On attend les maillots CHU»