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LE COMITÉ DE PATIENTS
Chronique de patients (8)
Georges Larbuisson est
membre du Comité de
Patients du CHUde Liège.
Romaniste, il a été désigné
par le Comité pourmettre sur
papier les préoccupations
des patients.
Il l’a fait de manière littéraire en
différents parcours de patient (par
cycle de trois) dont nous publions
aujourd’hui le huitième. Le premier
de chaque cycle est signé «Nous
tous », le second «Nous aussi » et le
troisième «Nous encore ». La gravi-
té des trois séquences va croissante
mais, dans toutes trois, percent
aussi magnifiquement que pudique-
ment les préoccupations du malade.
Les photos sont des images d’illus-
tration.
Pour le Comité de Patients, Georges
Larbuisson aimerait nouer des
échanges avec les patients et leur
propose de prendre contact via
l’adresse mail
comitedepatients@
chu.ulg.ac.beNous sommes rassurés. Les spécialistes
nous ont rassurés. Ce n’est pas si grave.
Enfin, c’est grave mais ça se soigne. Un bon
traitement sans doute long et pénible et
tout rentrera dans l’ordre. Enfin, presque :
il faudra simplement faire attention à
certaines choses.
Les spécialistes nous ont tout bien expli-
qué : ce que eux, allaient faire avec leurs
médicaments et leurs machines, ce que
eux, attendaient de nous. Ce qui allait se
passer pour nous, ce que nous allions avoir
à vivre.
Les spécialistes nous ont mis en congé de
longue durée. Tout de même. Les spécia-
listes ont fait venir nos proches pour leur
parler. Tout de même. Les spécialistes nous
ont demandé de ne rien prévoir pour les
prochains mois. Tout de même. Rentrés
chez nous, on se pose plein de questions.
Pas sur la maladie, on nous a tout bien
expliqué et on a tout compris : un mauvais
moment à passer.
Rentrés chez nous, on se pose plein de
questions sur notre vie. Aussi longtemps
sans travailler : que va-t-il se passer ? On
va nous remplacer. Retrouvera-t-on sa
place, son emploi même ? Aussi longtemps
sans travailler : sera-t-on capable de s’y
remettre ? Retrouvera-t-on le même goût
pour son métier ? N’ aura-t-on pas envie
d’autre chose, de changer d’orientation ?
Aussi longtemps mettre sa vie en veilleuse :
que va-t-il se passer ? On va obliger les
autres à s’occuper de nous. Notre famille
va-t-elle s’y faire ? Nos amis vont-ils nous
supporter ? Aussi longtemps sans être vrai-
ment nous-mêmes. Serons-nous capables
d’accepter l’aide des autres ? Retrouve-
rons-nous la force de reprendre notre vie en
main ? L’aurons-nous ?
Le traitement a commencé. Paradoxe :
nous nous sentons plus mal et nous avons
encore plus mal. Paradoxe : subir le traite-
ment est plus pénible et douloureux que de
vivre la maladie. Il faut l’accepter : un mal
pour un bien.
L’ équipe médicale est très gentille avec
moi, très attentionnée, peut-être trop,
ou alors nous montrons des signes de
faiblesse. Nous voulons être forts mais
les malaises et les douleurs sont plus
forts que nous. Nous nous accrochons,
nous ne voulons pas lâcher, nous
tenons bon. Tiendrons-nous bon plus
longtemps ? Assez longtemps pour
arriver au bout du traitement ?
Heureusement, il y a des moments de
rémission, des moments de trêve avec
les malaises et les douleurs. Mais il
suffit d’entrevoir quelqu’un de l’équipe
médicale lors d’une balade en ville
pour qu’ils ressurgissent dans notre
tête par la mémoire du corps. Les
examens de contrôle sont bons. Les
spécialistes sont optimistes. Une lueur
au bout du tunnel : surtout ne pas
souffler de peur de l’éteindre.
Continuer et tenir bon.
Ça y est, nous sommes presque au bout du
traitement : la guérison est presque sûre.
Pourtant, une peur se lève. Une angoisse
se dresse : la récidive. La peur de revivre
la peur. l’angoisse de revivre un autre
traitement.
Notre guérison sera-t-elle définitive?
Y-a-t-il un risque de rechute ? Réponse
des spécialistes : un pourcentage ! Un
pourcentage faible de retomber mais qui
peut me dire dans quel pourcentage, nous,
nous allons être ? Personne. Alors, il nous
faudra de la chance ou alors de la foi en
la vie, ou alors de la force pour vouloir
vivre, ou alors la croyance en notre bonne
étoile…
Alors tout va bien !
Nous tou
LE C.H.U.
NE VOUS
OUBLIE
PAS…
• POURVOUS PARQUER
L’augmentation des places de parking
prévuespour2019inclutuneaugmen-
tationsignificativedesplaces réservées
aux handicapés.
• POURVOUSDÉCHARGER
DEVANT L’ENTRÉE
Le réaménagement du rond-point
devant l’entrée de l’hôpital prévoit
davantage d’aire de débarquement et
d’embarquement pour personnes en
difficulté.
• POURVOUS INSCRIRE
ENPOLYCLINIQUE
Poursoulagerlesguichetsd’inscription
souslaverrière,d’autresguichetsseront
prochainementinstallésàchaqueétage
en face des escalators.
Soyons tous courtois pour laisser à
l’usage exclusif des patients en voi-
turette l’usage duguichetmarqué du
sigledes handicapés conçupour eux.
• POURCIRCULERDANS
L’HÔPITAL
Une étude a été lancée pour augmen-
ter le nombre d’ascenseurs nécessaires
pourtousceuxquinepeuventemprun-
ter les escalators.
Le panneautage des routes reste inac-
cessible aux patientsmal voyants alors
soyonssolidairesentrepatientspourles
aider à trouver leur chemin.
• POURVOUS RECEVOIR
ENCONSULTATION
L’aménagement de 1.000 m² pour de
nouveaux boxes de consultation en
chirurgie dotés de tout le confort né-
cessaire, est programmé.
• POURVOUS FAIRE PASSER
DES EXAMENS
Outrelefaitquetoutachatdenouvelles
machinesfaitl’objetd’uneétudeappro-
fondie pour les sélectionner pour leurs
performances et leur accessibilité par
tous les patients, lesAteliers Bio-médi-
cauxduCHUtravaillent quotidienne-
ment à améliorer si nécessaire les ma-
chinespourrésoudretouslesproblèmes
spécifiques d’accessibilité.
• POURVOUSACCUEILLIR
ENHOSPITALISATION
LeCHUvient de lancer un grandpro-
jet « La chambre du futur » qui a pour
objectif de remodeler les chambres
actuelles pour les mettre aux normes
contemporaines tant du point de vue
technique qu’esthétique et hôtelière.
• POURVOUS RECEVOIR
ENURGENCE
La construction d’un bâtiment de
5.000m² pour mieux vous accueillir
avec un grand parking spécifique, est
actuellement envisagée.
• AVEC LE SOUCI PERMANENT
ET PRIORITAIRE…
de privilégier le contact humain direct
danslarelationpatient-soignantetdans
la convivialité entre tous les patients.
Une attention particulière sera portée
àl’avenirpourquel’outilinformatique,
en particulier les applications E-Care
mises à dispositiondes patients, soient
également accessibles aux personnes
handicapées de la vue oudesmembres
supérieurs.
(1) Le Service Social du CHU peut vous conseiller et
vous aider à demander une reconnaissance officielle
devotrehandicapoufaireensortequevotrehandicap
soit reconnu au sein de l’hôpital.
VOUSQUI
• avez unemobilité réduite
• avez des problèmes de vue
oud’ouïe
• avez des difficultésmentales
QUEVOUS SOYEZ
•
reconnus « handicapés »
par le SPF Sécurité Sociale
• temporairement invalides
suite à un accident, unemala-
die ouune opération1
• affectés de handicaps divers
liés au vieillissement.
ETVOUSAUSSI
• qui venez vous y faire soigner
Cet article a été
rédigé suite à un
entretien entre
A-C Geurts, chef
de service de Lo-
gistique patient au
Département des
Services logistiques
et G.Larbuisson du
Comité de Patients.