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2. Kinesitherapie et logopédie.

A

diérents stades du traitement de

la maladie s’intègrent aussi la kiné-

sithérapie et la logopédie. Avoir une

activité physique ralentit le déve-

loppement de la maladie et permet

de mieux compenser ses eets sur la

mobilité mais il faut des kinés spé-

cialisés (voir ci-dessous).

Les patients parkinsoniens parlent

souvent d’une voix de plus en plus

faible et «

bredouillante

». L’ULg a

organisé, en 2011, une formation

pour une rééducation logopédique

des parkinsoniens, à laquelle une

centaine de logopèdes liégeois ont

participé.

3. La chirurgie.

Pour les patients

de moins de 70 ans quand les

symptômes moteurs de la maladie

ne sont plus bien stabilisés par les

médicaments, il s’agit d’implanter

de façon dé$nitive deux électro-

des, à 6-7 cm de profondeur dans

le cerveau. Le but est d’envoyer des

impulsions électriques pour blo-

quer l’activité d’une petite région du

cerveau de la forme d’une amande

qui fonctionne de façon excessive

à cause de la perte de dopamine.

L’intervention a déjà été pratiquée

chez plus de 100.000 patients à tra-

vers le monde (environ 1.200 en

Belgique). En Belgique, - où nous

avons 10 centres spécialisés dont 2 à

Liège (CHU et CHR de la Citadelle)

alors qu’il y en a quatre pour tous

les Pays-Bas-, on en place environ

80 par an. Le Pr Kaschten eectue

cette opération au CHU de Liège

depuis 1999.

LE PAPA DE JEANMI

C’est une opération longue qui peut

durer plus de 5 heures, et se déroule

sous anesthésie locale a$n que le

patient puisse aider les médecins à

ajuster l’emplacement dé$nitif des

deux électrodes en leur indiquant

des changements de leurs symp-

tômes parkinsoniens et des eets

indésirables. Les électrodes sont re-

liées à une pile placée sous la peau du

thorax ou de l’abdomen. Jean-Paul

Saive, le papa de Jean-Mi, a béné$-

cié de cette intervention au CHU de

Liège en 2008. «

Je n’ai quasi plus de

dyskinésies et de tremblements, et

les périodes de blocage se sont ra-

ré#ées. Cette opération à tout bon-

nement changé ma vie

» dit-il à La

Meuse en juin 2008.

Autre traitement nécessitant la réa-

lisation d’une intervention chirur-

gicale, au niveau de l’abdomen cette

fois : la pompe à L-DOPA ou DUO-

DOPA®. La L-DOPA est administrée

en continu sous forme de gel dans la

première partie de l’intestin – le duo-

dénum – ce qui permet de substituer

les médicaments par voie orale.

R.T.

La kiné contre Parkinson!

«Mouvements anormaux » est un

terme générique pour toutes les

pathologies qui s’expriment par

un trouble du mouvement. Le

plus fréquent est le tremblement

de type essentiel qui se manifeste

dans environ 1% de la population

générale, soit davantage que les 30

à 50.000 personnes en Belgique qui

présentent la maladie de Parkin-

son, plus connue du grand public

à travers des personnalités comme

le Pape Jean-Paul II, Salvador Dali,

Muhamed Ali, ou Yasser Arafat. .

Il y a ensuite les tics qui sont prio-

ritairement observés chez des

enfants et relèvent des neuro-pé-

diatres, les dystonies dont cer-

taines sont spéci$ques d’une tâche

(comme « la crampe de l’écri-

vain ou du musicien »), la chorée

de Huntington (maladie géné-

tique à transmission autosomale

dominante), le « syndrome des

jambes sans repos », les « patholo-

gies du cervelet », les troubles de la

marche… Le spectre de ces mala-

dies est très large et certaines sont

également très rares.

LA KINÉ CONTRE

PARKINSON !

Si c’est le médecin et paléontologue

Britannique James Parkinson qui,

en 1817, a décrit pour la première

fois la maladie, on a identi$é des

textes chinois qui décrivaient les

caractéristiques de la maladie il y

a plusieurs millénaires. La mala-

die touche préférentiellement la

personne âgée et on estime que sa

prévalence va doubler d’ici 2050 en

raison de l’espérance de vie.

Marie Demonceau, 29 ans, est la

kiné spécialisée dans l’accom-

pagnement des patients par-

kinsoniens. Cette habitante de

Saint-Rémy (Blegny) a suivi sa

formation de kiné à l’ULg. Elle a

passé deux ans dans le renommé

service de Bénédicte Forthomme

avant de suivre un conseil du Pr

Jean-Louis Croisier et de quitter

l’ostéo-articulaire pour rejoindre

l’équipe du Pr Garraux et la cli-

nique du Parkinson. «

La néces-

sité d’une formation spéci#que en

kiné pour le Parkinson est apparue

aux Pays-Bas en 2007, à Nimègue,

explique Marie

. J’y ai passé une

courte formation avec les précur-

seurs qui ont écrit les « guide-lines »

de cette nouvelle pratique qui, de-

puis lors, est en pleine explosion.

En fait, le traitement de kiné évolue

en même temps que le patient. Au

stade précoce, il s’agit d’un recondi-

tionnement physique traditionnel

puis, avec le développement des

symptômes parkinsoniens, il faut

sans cesse adapter le programme

au bilan des fonctions en ciblant les

problèmes du patient

».

Marie consacre au sujet sa thèse

de doctorat : «Eets du recondi-

tionnement physique et ses cor-

rélats cérébraux chez les patients

atteints de la maladie de Parkin-

son ». Partant du constat que les

sportifs réguliers sont moins sujets

au développement de la maladie de

Parkinson, sa recherche porte sur

l’eet de l’activité physique aérobie

(vélo et marche) : celle-ci permet-

trait au cerveau de sécréter des fac-

teurs de croissances qui agiraient

sur la maladie. Marie défendra sa

thèse l’an prochain.

LE PR GAËTAN GARRAUX ET LES VERTUS DE LA NATATION

Le Pr Gaëtan Garraux est né à Bastogne en 1973. Après un doctorat en 2001 à l’ULg, il part deux ans aux

Etats-Unis à Washington dans le service de Pr Mark Hallett, une sommité en neurologie et plus spéciale-

ment dans la maladie de Parkinson. Il revient à Liège en 2004, termine sa formation en neurologie tout en

gravissant les échelons du FNRS, et consacre en 2007 sa thèse d’agrégation à «

La neuroimagerie dans les

mouvements anormaux

». Il est chargé de cours à la Faculté de Médecine depuis 2012. Hasard ? Gaëtan

Garraux, habitant à Aywaille, spécialiste des «

mouvements anormaux

», est adepte des mouvements…

normaux de la natation.

L’exercice physique est sans cesse adapté à l’état de santé du patient.