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À L’AMIABLE

Le médiateur hospitalier

est au

service du patient

Cette présentation rappelle l’im-

portance de communiquer avec

le patient et sa famille concernant

la nécessité de mettre (ou pas)

des liens de contention. Ceux-ci

peuvent aussi interroger le per-

sonnel, demander des explications

et transmettre toutes les informa-

tions qui peuvent être utiles pour

établir, de façon adéquate, la déci-

sion d’attacher le patient.

En e‚et, la Médiatrice rencontre

deux cas de ƒgure à cet égard : soit

le personnel a voulu privilégier

l’autonomie du patient, qui mal-

heureusement a ensuite fait une

chute. Les reproches sont alors à

l’encontre de l’absence de précau-

tions prises concernant une chute

éventuelle. Soit le patient est at-

taché, lui et sa famille regrettent

alors cette privation de liberté.

L’attention accordée à la douleur

exprimée par le patient est primor-

diale. L’article 11bis de la loi rela-

tive aux droits du patient stipule

que «

toute personne doit recevoir

de la part des professionnels de la

santé les soins les plus appropriés

visant à prévenir, écouter, évaluer,

prendre en compte, traiter et soula-

ger la douleur

».

La douleur est déƒnie par l’Asso-

ciation Internationale pour l’Etude

de la Douleur (IASP) comme «

une

expérience sensorielle et émotion-

nelle désagréable, associée à un

dommage tissulaire présent ou po-

tentiel, ou décrite en termes d’un

tel dommage

». Il faut distinguer la

douleur aiguë, symptôme d’une lé-

sion, de la douleur chronique, qui

est une maladie à part entière. On

parle de douleur chronique après

un délai d’évolution de 3 à 6 mois.

La douleur est subjective et elle

repose avant tout sur le ressenti

du patient, ce qui la rend di$cile

à évaluer. Les prestataires de soins

doivent rester attentifs au décalage

possible entre la façon dont le pa-

tient exprime sa douleur et la ma-

nière dont elle est peut être quan-

tiĎe et qualiĎe par les soignants

d’autant qu’il existe des outils qui

permettent de l’apprécier avec une

bonne reproductibilité et dans un

climat de dialogue.

«

Quand faut-il attacher le patient ? La

réponse est simple : le moins souvent

possible, de la manière la moins res-

trictive, et seulement en cas de risque

majeur, constituant ainsi le principe

de précaution. Il existe plusieurs dé"-

nitions de la contention physique, mais

au CHU de Liège, celle-ci est tout sim-

plement dé"nie comme une privation

de liberté pure et dure, qui doit être

réservée à certains cas particuliers. En

Belgique, l’in"rmière peut « attacher »

un patient sans prescription médicale,

c’est ce qu’on appelle un acte B1. Suite

à 2 incidents en 2009 et à l’initiative du

service de gériatrie, le CHU de Liège

a développé une procédure et un algo-

rithme décisionnel à 3 niveaux, d’abord

la gestion de la confusion en elle-même

(ex. : éliminer les facteurs de risque),

ensuite, s’il ne pas possible de contrô-

ler cette confusion, arrive la gestion du

risque (ex. : matériel médical invasifs,

risque de fugue) et s’il n’est vraiment

pas possible de l’éviter, la manière d’ap-

pliquer une contention physique de la

manière la moins restrictive possible. La

gériatrie, sous la pression du Pr Peter-

mans et d’in"rmières chefs convaincues,

a été pionnière en la matière. Au CHU,

la contention est devenue un critère de

non qualité réservé à quelques cas pré-

cis. Nous évaluons d’ailleurs régulière-

ment cette contention, en réalisant des

audits sur le terrain. Cette philosophie

de « non-contention » est toujours en

cours de déploiement et viendra bientôt

se compléter par un système de géo-lo-

calisation (début en avril) permettant

de réduire encore cette contention tout

en gardant une certaine sécurité dans

les cas de déambulation et désorienta-

tion temporo-spatiale légère.

»

La demande du patient

La réponse

du directeur infirmier

La réponse de la médiatrice

«

(…) Suite à une amputation de

la jambe, l’in"rmière vient soi-

gner la plaie purulente de Huberte

(prénom d’emprunt), tout en pres-

sant la plaie pour montrer d’où les

secrétions sales s’écroulaient. En

parallèle, Huberte avait très mal

durant les soins et c’est moi-même

qui ai dû proposer à l’in"rmière

de donner un antidouleur en pré-

vision de ces soins. En"n, après

avoir placé une sonde gastrique,

les in"rmières ont mis en place

une mesure de contention à savoir

des menottes chez une personne

lucide et coopérante. Nous ne com-

prenons pas ces comportements et

nous espérons vivement que vous

mettiez cela au clair avec votre

personnel car nous ne voyons pas

où est passée l’humanité dans tout

cela. Comme dit dans votre charte

du malade usager de l’hôpital :

«Le malade usager de l’hôpital a

le droit d’être soigné dans le res-

pect de sa dignité humaine. Cette

prestation englobe non seulement

les soins médicaux, in"rmiers et

analogues, mais également une

sollicitude, un hébergement et un

encadrement technique et admi-

nistratif appropriés.»

Nous espérons être tenus au cou-

rant de la bonne réception et prise

en compte de ce courrier. Merci de

votre compréhension.

»