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Cen’est pas aux lecteurs du«Patient»
que nous devons expliquer l’impor-
tancedel’information.Cequiestvrai
enmatière d’actualité l’est tout autant
enmatière de santé. Si pas plus.
Longtemps, le patient a été specta-
teur de ses soins. Nombreux sont
aujourd’hui les demandeurs d’un
accès à leurs données personnelles
desanté,afindepouvoirmieuxs’im-
pliquer dans leur prise en charge. Le
patient veut savoir et le patient veut
s’exprimer. L’idée est aujourd’hui
validée: une meilleure informa-
tion et une meilleure implication
du patient peuvent l’aider à mieux
se soigner. C’est ce qu’on appelle le
«patient empowerment». Son édu-
cation et son information peuvent
jouer un rôlepositif sur samaladie et
ce bénéfice dépasse largement celui
obtenu par la simple prévention des
risques. L’ «empowerment», par l’as-
sociation étroite du patient au soin,
développe, selon les psychologues,
sonsentimentdereconnaissance,son
estimede soi et facilite saprisededé-
cision. Certains vontmêmeplus loin
et évoquent «
une meilleure négocia-
tiondelaréalité,quiaidelepatientày
faire face et prévient la démotivation,
laperte d’espoir, la victimisation et fi-
nalementlerenoncement,quipeuvent
parfois précipiter les rechutes.
»
Le CHU de Liège a décidé de per-
mettre à ses patients d’avoir un ac-
cès par internet à leur dossier mé-
dical informatisé personnel. C’est
une révolution préparée, qui suit
les recommandations du Conseil de
l’Ordre des Médecins et répond aux
aspirations légitimes desComités de
Patients. Ce numéro du «Patient»
vous en explique les bienfaits.
Bonne lecture
La rédaction
Editeur responsable :
Sudpresse - Pierre Leerschool
Rue de Coquelet, 134
5000 Namur
Rédaction :
• Frédérique Siccard
• Jenifer Devrese
• Marie Erpicum
• Vinciane Pinte
• Rémi Taiasoul
Photographie :
• Michel Houet
• Michel Mathys
Mise en page :
• Sudpresse Creative
Impression :
• Rossel Printing
MIEUX INFORMÉ
MIEUX SOIGNÉ
EDITO
C
’est facile, compréhen-
sible et sécurisé mais
cela ne remplace nulle-
ment la communication
et le contact humain avec votre
médecin !
C’est une petite révolution annoncée
depuis… 2002, année d’adoption de
la loi relative aux droits du patient.
Le CHU de Liège, vous permet au-
jourd’hui d’accéder à votre dossier
médical par internet, via le Réseau
Santé Wallon (RSW). Ce partage
d’informations est bien entendu
soumis à des conditions, que nous
allons vous expliquer. Mais cet ac-
cès aux données de santé qui vous
concernent représente une (r)évo-
lution importante dans la relation
patient-médecin-établissements de
soins, qui s’effectue en toute sécurité
grâce au Réseau Santé Wallon et à
l’utilisation de votre carte d’identi-
té et de votre code personnel (code
PIN).
Le Directeur médical du CHU
de Liège, le Pr Pierre Gillet, et le
Directeur du Service des Applica-
tions Informatiques en charge du
RSW pour le CHU, Yves Jacque-
mart, vous présentent ces nouveau-
tés qui vont changer nos vies. Il
s’agit d’une révolution «
win –win
»
à quatre niveaux : elle profite aux
patients, au médecin traitant, aux
établissements de soins et au Gou-
vernement.
Georges Larbuisson, représentant
du Comité des Patients du CHU
de Liège insiste également sur un
élément fondamental : le contact
«
d’homme à homme
» doit rester
l’élément central de la relation «
pa-
tient-équipe médicale
», pour que
la médecine reste une médecine
humaniste s’appuyant sur l’informa-
tique comme facilitateur de com-
munication et outil de mémoire.
DE LA COPIE PAPIER
À INTERNET
L’accès du patient aux informations
médicales qui le concernent est un
des neuf droits qui se retrouvent
dans la loi du 22/8/2002 relative
aux droits du patient. Un patient
peut avoir, à sa demande, un droit
de consultation de son dossier. Elle
oblige aussi le médecin à commu-
niquer dans un langage intelligible.
Un Arrêté Royal fixait les modalités
de cet accès, qui devait se faire par
demande écrite et contre payement
«
raisonnable
». Depuis 2004, certains
EVOLUTION TECHNOLOGIQUE
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MÉDICA
Le nombre de Wallons inscrits au Réseau de Santé Wallon angmente de 1.000 patients par jour.
© D.R.