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endocrinologues, nutritionnistes (…)
a vu le jour en 2001, pour encadrer de
manière globale les patients souffrant
de surpoids et d’obésité.
CASSER LE CERCLE VICIEUX DE
LA PRISE DE POIDS
En fonction de chaque patient, le
centre de l’obésité du CHU de Liège
définit une stratégie qui comporte
des aspects nutritifs, un programme
d’activités physiques, un suivi psy-
chologique et éventuellement un
traitement purement médical et
médicamenteux.
« Le 1
er
objectif de
la prise en charge est de stopper la
prise de poids. Le 2e objectif, c’est
perdre 5 à 10 % du poids en 6 mois
et de maintenir cette perte de poids
pendant 1 an »
, explique le Docteur
Jenny de Flines, endocrinologue.
Lorsque les efforts de perte de poids
se soldent par des échecs, et que
l’excès de poids atteint un seuil cri-
tique, une solution chirurgicale peut
être envisagée.
« 60% des opérations
pratiquées au CHU sont des by-pass
gastriques. La plupart des patients
restent hospitalisés 2 jours avant de
rentrer à la maison »
. Au CHU de
Liège, 300 patients y ont recours
chaque année. C’est le cas de Sylvie,
opérée il y a 15 mois par le Docteur
Kohnen. Elle pèse aujourd’hui 62 ki-
los, soit la moitié de son poids d’ori-
gine. La jeune femme le sait, il n’y a
pas de miracle : la modification de
ses comportements alimentaires et
physiques à vie reste indispensable,
malgré la chirurgie. De même qu’un
suivi clinique au long cours. Si elle
se sent bien dans sa peau et dans son
Q
uand on rencontre
Sylvie pour la pre-
mière fois, on a dumal
à imaginer que cette
jeune femme qui affiche une
taille 38 a un jour pesé 124 ki-
los. Les problèmes de surpoids
ont pourtant jalonné toute sa
vie. Après 20 ans de régimes
infructueux et d’effets yoyo,
elle se tourne vers le centre de
traitement de l’obésité du CHU
de Liège. Elle pèse aujourd’hui
62 kilos…
Le cas de Sylvie est loin d’être iso-
lé puisque 1 adulte belge sur 2 est en
surpoids, et 14 % de notre population
souffre d’obésité. Selon l’Organisation
Mondiale de la Santé (OMS), il y a ac-
tuellement 1 obèse sur 10 à travers le
monde, et il y en aura 1 sur 7 en 2030!
Lesconséquencesdel’obésitésurlasan-
té sont nombreuses: diabète, problèmes
cardiovasculaires, neurologiques, pul-
monaires, etc. En général, l’obésité di-
minue la durée de vie moyenne de 6
à 7 ans. Sans oublier les conséquences
psychologiques de mauvaise image de
soi, et les difficultés dans les activités
quotidiennes.
«L’obésité est une maladie complexe,
multifactorielle. Elle doit donc être
soignée sous ses différentes facettes,
qui sont médicales, diététiques et
psychologiques »
, insiste le Docteur
Laurent Kohnen, chirurgien au sein
de l’équipemultidisciplinaire de trai-
tement de l’obésité du CHU de Liège.
Ce service, composé de psychologues,
L’IndicedeMasseCorporelle a été in-
venté par Lambert Adolphe Jacques
Quételet, un mathématicien, astro-
nome, naturaliste et statisticienbelge,
né à Gand le 7 février 1796 et mort à
Bruxelles le 17 février 1874. Il est le
précurseurde l’étudedémographique
et fondateur de l’Observatoire royal
de Belgique. Poète à ses heures, il fut
aussi membre de la Société de litté-
rature de Bruxelles. Sa méthode de
calcul de l’IMCfait toujours référence
aujourd’hui pour classer l’obésité. Il
faut connaître le poids et la taille de
la personne. Puis diviser le Poids (en
kg) par la taille (enm) au carré.
Exemple: je pèse 84 kg et je mesure
1m70? Je divise 84par 1,70² (soit 2,89)
et mon IMC est de 29,06.
Je rapporte cet indice sur le tableau
ci-dessous.
Je suis donc en surpoids
et quasi obèse.
Il est recommandé de
1 BELGE SUR 2
EST EN SURPOIDS
1 BELGE SUR 8 EST OBÈSE
JOURNÉE EUROPÉENNE DE L’OBÉSITÉ
A PARTIR DE QUAND EST-ON OBÈSE?
IMC (KG/M2) < 75 ANS IMC( KG/M2) > 75 ANS
DÉFICIT PONDÉRAL
< 18,5
< 23
POIDS NORMAL
Entre 18,5 et 25
Entre 23 et 28
EXCÈS PONDÉRAL
Entre 25 et 30
Entre 28 et 33
OBÉSITÉMODÉRÉE
Entre 30 et 35
> 33
OBÉSITÉ SÉVÈRE
Entre 35 et 40
OBÉSITÉMORBIDE
> 40
PLUS D’INFOS ?
www.surgery.be/obesitycorps, il lui faudra encore passer par
une chirurgie réparatrice, suite à la
perte massive de poids.
1 ENFANT BELGE SUR 5
EN SURPOIDS
L’obésité concerne aussi les enfants.
«
Un jeune belge de moins de 16 ans
sur 5 est en surpoids. Ce qui équivaut
à un risque d’obésité de 50 à 70% à
l’âge adulte »
, note Julie Harvengt,
endocrinologue pédiatrique, qui
reçoit environ 200 jeunes patients
par an pour cause de surpoids, voire
d’obésité. «
Bien souvent, les parents
ne réalisent pas qu’il s’agit d’obésité
».
Si la sédentarité devant les écrans et
la malbouffe sont souvent pointées
du doigt, d’autres causes peuvent
intervenir, qu’elles soient génétiques
ou environnementales. Ici aussi, une
équipe pédiatriquemultidisciplinaire
encadre les jeunes patients et leur fa-
mille.
Vinciane PINTE
Je suis donc en surpoids et quasi obèse. Il est recommandé de consulter.
L’équipe pluridisciplinaire du CHU de Liège entoure Sylvie, la patiente qui a divisé son poids par deux !
© D.R.
1 enfant belge sur 5 est en surpoids