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Approches thérapeutiques
CHU DE L I EGE
15
La nomenclature de l’Organisation mondiale de la santé
(OMS) rassemble sous ce vocable des lésions précancé-
reuses (môles hydatiformes complètes ou partielles), des
tumeurs malignes (môles invasives, choriocarcinomes,
tumeurs trophoblastiques du site d’insertion placentaire,
tumeurs trophoblastiques épithélioïdes) et des maladies
bénignes (site placentaire exacerbé, nodule du site d’in-
sertion placentaire).
« 
La rareté de la maladie fait que le diagnostic, le bilan,
le traitement et le suivi ne sont pas toujours optimaux
»,
constate le Pr. Frédéric Goffn (service universitaire de gy-
nécologie-obstétrique de la Pr. Michelle Nisolle, site CHR de
la Citadelle). « 
En moyenne, un gynécologue ne rencontre
qu’un seul cas tous les quatre à cinq ans. Certaines patientes
sont traitées de manière agressive alors qu’elles souffrent
d’une môle hydatiforme redevable d’une "simple" évacua-
tion utérine par aspiration. À l’inverse, certaines néoplasies
ne sont pas traitées de manière optimale en raison d’un
diagnostic histologique diffcile, d’un suivi incomplet du
taux de hCG ou d’un bilan d’extension inadéquat.
»
Pour optimiser la prise en charge des patientes et recueillir
les données épidémiologiques essentielles à la prévention
de ces maladies, un registre belge associé à deux centres de
référence vient d’être créé en Belgique, à l’instar de ce qui
se pratique depuis plusieurs années en Grande-Bretagne,
aux Pays-Bas, en France ou, plus récemment, en Suisse.
Coordonné par le Pr. Frédéric Goffn, le volet francophone
du centre est localisé à Liège, au service universitaire de
gynécologie-obstétrique du CHR de la Citadelle. Le volet
famand, dirigé par le Pr. Ignace Vergote, est situé à l’UZ
Leuven. Sur le plan épidémiologique, une base de don-
nées nationale anonymisée a été ouverte où les médecins
peuvent inscrire leurs patientes. Le centre de référence
ne reçoit pas les patientes, qui restent traitées par leur
gynécologue, mais confrme le diagnostic, établit le bilan,
oriente les choix thérapeutiques et réalise le suivi heb-
domadaire du taux d’hormone chorionique gonadotro-
phique (hCG). L’histologie est systématiquement revue
par un panel d’experts universitaires (services des Pr. Ph.
Delvenne, ULg, E. Marbaix, UCL, et J.-C. Noël, ULB).
« 
Lorsque nous diagnostiquons une néoplasie trophoblas-
tique gestationnelle, il est essentiel de préciser le score
pronostique selon les critères de la FIGO
1
, tenant compte
de l’âge de la patiente, du taux d’hCG, du délai entre la
fn de la grossesse et le début du traitement, de la taille
de la tumeur, du nombre et de la localisation des métas-
tases, etc. Lorsque le score est bas (≤6), une monochimio-
thérapie est adaptée et associée à peu d’effets secon-
daires. Lorsqu’il est élevé (>7), une polychimiothérapie
plus toxique est indispensable. Il est primordial d’adap-
ter le protocole de chimiothérapie à chaque maladie et
à chaque profl de risque
 », précise le Pr. Frédéric Goffn,
insistant sur le caractère multidisciplinaire du centre de
référence qui compte des gynécologues, des oncogynéco-
logues, des anatomo-pathologistes, des oncologues, des
radiologues et des biologistes.
Lire
+
Site internet du centre belge de référence des maladies
trophoblastiques :
www.mole-chorio-bgog.eu/fr
Current management of gestational trophoblastic
neoplasia.
Goldstein DP, Berkowitz RS.
Hematol Oncol Clin North Am. 2012 Feb;26(1):111-31.
Epub 2011 Nov 21. Review.
1
FIGO : Fédération internationale de gynécologie-obstétrique.
Pr. Frédéric
Goffn
, gynécologie-obstétrique 
« Le nouveau centre de référence des maladies tropho-
blastiques ne recevra pas les patientes, mais aidera leur
gynécologue traitant à poser un diagnostic correct et à
proposer le traitement adéquat.  »