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Approches thérapeutiques
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magaz ine De l’ONCOLOGIE
Comment réduire ces effets secondaires, sans diminuer pour autant le contrôle tumoral ?
Le
ciblage thérapeutique
a pour but de délivrer une dose optimale au volume cible tout en épargnant les organes
voisins dont la fonction risque d’être altérée. La lymphadénectomie lombo-aortique de stadifcation, réalisée initia-
lement, donne au radiothérapeute des informations essentielles quant à l’étendue du volume tissulaire à irradier.
«
Dans la majorité des cas, la dissection des régions ganglionnaires montre que les ganglions ne sont pas atteints. Nous
pouvons donc exclure du champ d’irradiation certains organes importants (moelle hématopoïétique, intestin grêle)
et ainsi réduire sensiblement la toxicité du traitement
», précise la Dr Johanne Hermesse, oncologue radiothérapeute
(service du Pr. Philippe Coucke). En outre, les techniques de radiothérapie ont
beaucoup évolué ces dernières années, notamment en termes de modulation
d’intensité (IMRT
1
), ce qui permet de mieux protéger des organes tels que les
intestins et la vessie. Au CHU de Liège, la radiothérapie avec modulation d’in-
tensité est ainsi en cours d’implémentation pour les indications gynécologiques.
La curiethérapie devient également plus ciblée, grâce aux avancées des tech-
niques d’imagerie en trois dimensions. La dosimétrie est dorénavant calculée sur
la base d’un examen de résonance magnétique nucléaire qui peut être couplé
aux résultats métaboliques du PET/CT, ceci afn de mieux défnir les volumes
d’intérêt et protéger les organes à risque. Seuls deux ou trois centres, dont le
CHU de Liège, pratiquent en Belgique la curiethérapie selon cette approche.
Un nouveau protocole, actuellement à l’étude dans le cadre de l’EORTC, fait précéder la chirurgie radicale par une
chimiothérapie néo-adjuvante.
«
Il s’agit d’une approche intéressante à un double titre
 », explique le Dr. Christine
Gennigens, oncologue médicale (service du Pr. Guy Jerusalem). «
D’abord parce qu’elle agit localement sur la tumeur,
ensuite parce qu’elle combat potentiellement la dissémination micrométastatique.
» Si le concept est déjà bien connu
dans le cadre du sarcome, du cancer du sein et du cancer de l’ovaire, son application au cancer du col n’est pas encore
entrée dans les
guidelines
de
l’evidence based medecine
. À l’heure actuelle, la chimiothérapie néo-adjuvante est
toujours réservée aux études cliniques et en attente d’une éventuelle validation. «
Nous avons participé à une étude
internationale dont les résultats sont imminents
 », ajoute le Pr. Kridelka. « 
S’ils sont positifs en termes de survie sans
récidive, de survie globale et de contrôle local, la chimiothérapie néo-adjuvante devrait représenter une alternative
intéressante pour préserver la fonction sexuelle d’une partie de nos patientes dont la tumeur serait au stade Ib2 ou
2b proximal (tumeur cervicale >4 cm ou envahissant le paramètre proximal). Nous n’augmenterons peut-être pas
le pourcentage de guérison, mais nous pourrons épargner à ces patientes de subir un traitement conventionnel de
radio-chimiothérapie concomitante, dont la toxicité sexuelle peut altérer signifcativement leur qualité de vie
 ».
Dr Johanne Hermesse, radiothérapie 
« Grâce aux évolutions récentes des techniques de
radiothérapie externe et de curiethérapie, nous sommes
en mesure de mieux protéger les organes sains, et donc
de réduire les effets secondaires du traitement. »
Curiethérapie : calcul de la dosimétrie en 3D
sur la base d’une IRM.
1
IMRT : Intensity Modulated Radiation Therapy.