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Approches thérapeutiques
CHU DE L I EGE
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Une maman épanouie
En 2005, moins d’un an et demi après la naissance
de sa flle Laureen, Cindy a appris qu’elle souffrait
d’un cancer du col débutant. « 
Je me suis effon-
drée
 », se souvient-elle. « 
Une première fois à
l’annonce du diagnostic et une deuxième à celle
du traitement. Nous voulions un deuxième en-
fant. Notre rêve s’écroulait si on m’enlevait mon
utérus.
 » Pour préserver la fertilité de la jeune
femme, le Pr. Frédéric Kridelka lui a proposé une
intervention chirurgicale alternative, réalisée en
association avec un chirurgien français, le Pr. Eric
Leblanc, chef du département de cancérologie
gynécologique au Centre Oscar-Lambret de Lille :
une trachélectomie radicale élargie, pratiquée par
voie vaginale, associée à une stadifcation gan-
glionnaire par laparoscopie.
Cette intervention permet de retirer le col utérin avec des marges de sécurité similaires à celles pratiquées lors
d’une hystérectomie élargie, tout en conservant l’utérus, les trompes, les ovaires et leurs fonctions. Pratiquée par
le Pr. Kridelka, le Pr. Goffn et le Pr. Leblanc, elle a eu lieu en juin 2005. «
À mon réveil, j’ai appris que l’opération
s’était bien passée, j’avais toujours mon utérus
 », rappelle Cindy avec émotion. «
Quelques jours plus tard, on m’a
dit que les ganglions retirés en même temps que le col étaient tous sains et que je n’avais donc pas besoin d’un
traitement complémentaire.
»
Le 29 octobre 2009, à la maternité des Bruyères, Cindy a donné naissance par césarienne à Ugo. Aujourd’hui, grâce
à la mobilisation de toute une équipe, Cindy est une maman épanouie et en pleine forme.
La trachélectomie radicale élargie reste une intervention relativement rare, même si la littérature scientifque
fait état de plus d’un millier de cas, dont une fraction signifcative est suivie d’une grossesse spontanée. «
Cette
opération doit faire partie de notre arsenal thérapeutique
», estime le Pr. Kridelka, «
car les cancers du col utérin
sont diagnostiqués de plus en plus tôt chez des femmes qui envisagent leur premier enfant de plus en plus tard
».
Cet été, deux autres patientes de l’équipe universitaire liégeoise ont d’ailleurs été opérées selon les mêmes modalités.
Dans 60 % des cas, l’intervention chirurgicale est le seul trai-
tement nécessaire. Les résultats des analyses histologiques
consécutives à l’intervention peuvent mener les cliniciens à
proposer en adjuvant, selon les facteurs de risque identifés,
une radiothérapie, une radio-chimiothérapie concomitante
ou, plus rarement, une chimiothérapie conventionnelle.
Cancer du col avancé
La moitié des patientes souffrant d’un cancer du col sont
diagnostiquées tardivement. Le pronostic de la maladie
est alors beaucoup moins favorable : globalement, moins
d’unepatientesurdeuxesttoujoursenviecinqansplustard.
Lorsque le cancer est localement avancé (tumeur d’une
taille supérieure à quatre centimètres et/ou étendue au-
delà du col), l’approche thérapeutique traditionnelle est
une radio-chimiothérapie concomitante. Une radiothéra-
pie externe jusque 50 gray est prolongée par une curiethé-
rapie utéro-vaginale à débit pulsé, dans le but d’atteindre
une dose totale délivrée à la tumeur d’environ 85 gray. La
radiothérapie est associée à une chimiothérapie hebdo-
madaire (six cures) destinée à optimiser l’effet des rayons.
Ce traitement peut être précédé d’une stadifcation gan-
glionnaire para-aortique par laparoscopie.
Les effets secondaires de ces thérapies combinées ne
sont pas négligeables. En cours de traitement, les plus
fréquents sont la fatigue, la dysurie, la pollakiurie, les
diarrhées et les mucites vaginales. À long terme peuvent
apparaître une intolérance digestive, une diarrhée chro-
nique, une cystite radique, une rectite radique ou encore
une dyspareunie.