Le benzène (= benzol) est utilisé comme intermédiaire de synthèse chimique, agent d'extraction, dégraissant, nettoyage à sec et solvant du caoutchouc et des colles. Ce solvant se retrouve également dans la composition du carburant automobile, dans la fumée de cigarette et dans les laboratoires d'analyse et de recherche.
Le benzène est absorbé par voies digestive, pulmonaire et cutanée (limitée). Il est éliminé par voie pulmonaire (forme inchangée) de façon proportionnelle à l'activité physique et à la masse adipeuse et par voie urinaire (forme inchangée et métabolites phénoliques).
Une intoxication aiguë au benzène induit des troubles digestifs (nausées, vomissements, douleurs abdominales, diarrhée), neurologiques (céphalées, vertiges, syndrome ébrieux, convulsions, délire, coma), cardio-vasculaires (hypertension, hyperexcitabilité et fibrillations ventriculaires) et pulmonaires (pneumopathie d'inhalation). Les métabolites du benzène vont engendrer d'autres troubles : nécrose cellulaire hépatique, troubles neuromusculaires, hypotension artérielle et collapsus, anémie, tubulopathie et oedème aigu pulmonaire.
Une intoxication chronique au benzène ("benzolisme") induit, via les métabolites, une atteinte hématologique avec dépression médullaire irréversible (thrombocytopénie le plus souvent) ou avec syndrome prolifératif (leucose le plus souvent). L'apparition de ces symptômes varie de plusieurs mois à plusieurs années, parfois même après la cessation de tout contact avec du benzène.
Une intoxication au benzène est dépistée par la présence d'aldéhyde et d'acide muconiques, de phénol et de dérivés phénoliques dans les urines et par un examen hématologique et de la moelle osseuse.