Les cyanures proviennent de l'acide cyanhydrique ou de ses sels (NaCN, KCN, Ca(CN)2) ou des cyanures halogénés (CNCl CNBr). L'acide cyanhydrique est principalement utilisé pour la fabrication de produits chimiques (acrylonitrile, chlorure de cyanogène, agents chélatants, etc.). Il est également utilisé comme insecticide et rodenticide (en fumigation) et est présent dans la fumée de tabac (1 ‰ HCN). Les sels de cyanures sont également utilisés pour la fabrication de produits chimiques, ils sont utilisés aussi pour l'extraction de l'or et de l'argent, dans les bains d'hydrolyse, en galvanoplastie, comme pesticide (cyanure de calcium), etc.
Les sources d'intoxication peuvent être professionnelles (pesticides, industrie des matières plastiques... ), alimentaires (viandes contaminées, haricots exotiques, fruits à noyaux... ), thérapeutiques (eau de laurier-cerise dans certains sirops) et tabagique. Les voies de pénétration peuvent être pulmonaire, digestive, cutanée et oculaire.
Les manifestations cliniques observées sont la conséquence d'un effet anoxiant aigu.
Une intoxication suraiguë entraîne une mort rapide par arrêt respiratoire.
Une intoxication aiguë induit 4 phases : phase d'excitation (céphalées intenses, saveur amère et brûlure de la bouche et de la gorge, haleine à l'odeur d'amande amère, vertiges, nausées et vomissements, polypnée, cris), phase de dépression (dyspnée avec phases d'apnée, sujet stuporeux et angoissés), phase de convulsions (convulsions tonicocloniques et perte de connaissance) et phase de paralysie (coma profond, collapsus cardio-vasculaire, dyspnée sévère jusqu'à arrêt respiratoire).
Une intoxication chronique provoque : troubles généraux (céphalées, asthénie, vertiges, palpitations, perte de poids), digestifs (nausées, vomissements, gastralgies), sensoriels (altérations des qualités olfactives et gustatives), oculaires (conjonctivites) et endocriniens (goître).