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L’essor de
l’oncologie digestive
4
magaz ine De l’ONCOlOGIE
Entretiens
Dr Marc Polus
/
Pr. Édouard Louis
Le pronostic des cancers digestifs s’est globalement
amélioré au cours des trente dernières années.
À quels facteurs attribuez-vous cette amélioration ?
Des progrès majeurs ont été réalisés dans le diagnostic et
le traitement des cancers. La cancérologie digestive a na-
turellement bénéfcié de ces améliorations signifcatives.
L’endoscopie digestive diagnostique et thérapeutique,
l’accès à des molécules de chimiothérapie plus actives,
l’avènement des traitements ciblés, les progrès inces-
sants de la chirurgie et de la radiothérapie ont radicale-
ment bouleversé la prise en charge de nos malades. On
doit également souligner le caractère pluridisciplinaire
de cette prise en charge, ce qui est devenu une règle en
cancérologie. À côté du rôle historique mais essentiel de
la chirurgie, de très nombreux partenaires, gastroenté-
rologues, oncologues digestifs et médicaux, radiothéra-
peutes, radiologues, anatomo-pathologistes, biologistes,
nucléaristes et bien d’autres, participent à l’amélioration
de la qualité des soins.
L’oncologie digestive est une sur-spécialisation
reconnue depuis peu en Belgique.
Quel est le rôle du spécialiste d’organe ?
Les gastroentérologues ont depuis longtemps pris
conscience de leur rôle important dans la prise en charge
des cancers digestifs, notamment en raison de la spécif-
cité des outils diagnostiques et thérapeutiques de la dis-
cipline, par exemple l’endoscopie. Les pôles de cancérolo-
gie digestive professionnelle sont aujourd’hui une réalité
dans les services d’hépato-gastroentérologie, notamment
au CHU de Liège. il est indéniable que les spécialistes d’or-
ganes, par leur dynamisme dans la recherche fondamen-
tale et appliquée, par leur implication dans les sociétés
savantes nationales et internationales, par la qualité de
l’accompagnement de leurs malades, participent active-
ment à l’essor de l’oncologie digestive. au CHU, tous les
ingrédients pour une meilleure prise en charge sont réu-
nis et nous travaillons activement à améliorer la qualité
des soins donnés à nos patients, dans le respect de ceux-
ci, de leur famille et des partenaires médicaux associés
à cette prise en charge. La meilleure chance donnée au
patient, c’est cela notre cheval de bataille. Cette chance
est celle de la guérison ou de la rémission prolongée
pour un certain nombre, de la palliation en préservant la
meilleure qualité de vie possible pour d’autres. À chaque
étape, l’espoir est possible pour le patient, celui d’une
guérison, celui d’une survie la plus prolongée possible,
ou celui d’une fn de vie digne. La technicité obligatoire
liée à notre pratique ne doit pas prendre le pas sur la
relation humaine particulièrement riche et intense avec
notre malade.
Vous insistez notamment sur le rôle fondamental joué par la
médecine de première ligne.
Le médecin généraliste est et doit rester un partenaire
essentiel, que ce soit dans la prévention, le dépistage ou le
suivi. nous avons voulu, à juste titre, lui rendre sa place en
lui donnant la parole dans ce magazine.
Rédacteur invité de ce numéro du
Magazine de l’oncologie
,
Marc Polus
est chef de
clinique en gastroentérologie (service du Pr. Édouard Louis). Son intérêt pour l’oncologie
digestive l’a conduit à suivre une formation spécifique, dès 1995, avec un mandat d’une
année comme médecin assistant à l’institut Gustave Roussy à Paris, principal centre
anticancéreux français, où il a bénéficié de l’enseignement d’un leader international
de l’oncologie digestive, le Pr. Philippe Rougier. Le Dr Polus a ensuite exercé l’oncologie
digestive pendant plus de cinq ans au CHPLT Peltzer-La-Tourelle à Verviers, avant de
rejoindre le CHU de Liège en 2001. Entretenant de multiples collaborations nationales
et internationales, il a été secrétaire du Groupe belge d’oncologie digestive (BGDO)
pendant six ans. Il est membre actif du conseil scientifique de la Société belge de gas-
troentérologie. Outre son action dans le domaine du traitement des cancers digestifs, il
s’est investi activement dans la problématique du dépistage et préside le Conseil d’admi-
nistration du Centre communautaire de Référence (CCR) pour le dépistage des cancers.