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magaz ine De l’ONCOlOGIE
Le généraliste,
un acteur clé
Dépistage
du cancer colorectal
du cancer colorectal
avec plus de 8000 nouveaux cas détectés chaque année,
le cancer colorectal représente 13% de tous les cancers en
Belgique. il est le plus fréquent des cancers digestifs. C’est
le troisième cancer chez l’homme (après la prostate et le
poumon) et le deuxième chez la femme (après le sein).
Son incidence augmente avec l’âge, plus de 90% des cas
survenant après 50 ans.
Seconde cause de décès par cancer, le cancer colorectal
est associé à une mortalité élevée. il tue la moitié des pa-
tients atteints, car il est trop souvent diagnostiqué tardi-
vement. Pourtant, traitée à un stade précoce, la maladie
est curable. Dans le cas de lésions non invasives, ne dépas-
sant pas la sous-muqueuse, la survie à cinq ans approche
90% pour les cancers du colon et 80 % pour les cancers
du rectum. «
Un dépistage de masse peut réduire la mor-
talité de 15 à 18% en une dizaine d’années, à condition
que la moitié de la population ciblée y participe. Or, nous
sommes encore loin de ce taux de participation
», explique
le Dr marc Polus, oncologue digestif au CHU de Liège et
président du Conseil d’administration du Centre commu-
nautaire de Référence (CCR) pour le dépistage des cancers.
Manque de temps, manque d’information, réticences des
patients, quels sont les principaux freins à la participation ?
«
Le manque de temps est régulièrement avancé, en effet.
Mais certains généralistes n’adhèrent pas au programme
car ils estiment que les performances du test Hemoccult
sont imparfaites. Des études internationales randomi-
sées ont toutefois démontré son effcacité dans le cadre
d’un programme de dépistage organisé, à condition de
répéter le test tous les deux ans
 », insiste le Pr. Christian
montrieux, généraliste à Évegnée-Tignée et chargé de
cours à l’ULg. « 
C’est un message que nous devons répé-
ter inlassablement à nos patients, qui estiment parfois
qu’ils n’ont pas besoin de refaire le test une fois de plus.
»
michel Candeur, coordinateur du programme de dépis-
tage, est bien conscient que l’Hemoccult ne convainc
pas tout le monde, bien qu’il ait fait ses preuves. «
Nous
utiliserons bientôt un test immunologique spécifque de
l’hémoglobine humaine. Il sera capable de détecter des lé-
sions à des stades plus précoces, même si son coût élevé ne
permettra d’analyser qu’un seul prélèvement
», annonce-
t-il. «
Il faut néanmoins noter que la plus grande sensibi-
lité du test immunologique induira une augmentation du
nombre de coloscopies.
» L’utilisation de ce nouveau test
pourrait se faire en 2014, en parallèle avec le démarrage
du programme de dépistage en Flandre.
Réduire la mortalité liée au cancer colorectal en détectant le plus tôt possible les polypes adénoma-
teux et les lésions cancéreuses débutantes, tel est l’objectif du programme de dépistage organisé depuis
mars 2009 en Fédération Wallonie-Bruxelles. Pour l’atteindre, il est essentiel d’augmenter sensiblement le
taux de participation des médecins et de leurs patients.
michel
Candeur
,
coordinateur du programme de dépistage
du cancer colorectal en Fédération Wallonie-Bruxelles.
« Les données issues de l’Inami montrent qu’un certain
nombre de médecins prescrivent des analyses de selles
via des laboratoires et des coloscopies de dépistage
en dehors du programme organisé. Le CCR n’en est
généralement pas informé, ce qui ne permet pas d’avoir
un taux de participation correct, ni d’inviter les patients
à participer en temps opportun. »