Page 20 - CHU_MagOncologie_bdef

This is a SEO version of CHU_MagOncologie_bdef. Click here to view full version

« Previous Page Table of Contents Next Page »
18
magaz ine De l’ONCOlOGIE
L’endoscopie
à la pointe de l’oncologie digestive
Endoscopie digestive
Les atouts de l’échoendoscopie
L’échoendoscopie est un examen du tube digestif qui
combine l’endoscopie à l’échographie, une sonde écho-
graphique à haute défnition étant amenée à l’aide d’un
endoscope souple à proximité de l’organe à étudier. Cette
technique permet non seulement de visualiser les diffé-
rentes parties du tube digestif, mais également d’explorer
les couches de la paroi de l’œsophage, de l’estomac, du
duodénum et du côlon avec une excellente corrélation
entre les couches vues en échoendoscopie et la paroi exa-
minée au microscope.
«
Pour déterminer l’extension intra-pariétale d’une
tumeur (stadifcation T), les performances de l’échoen-
doscopie sont supérieures à celles des autres techniques
d’imagerie conventionnelle comme le scanner et l’IRM
»,
précise la Dr Pierrette gast, gastroentérologue spécialisée
en endoscopie digestive. «
Cet examen est décisif pour
orienter les choix thérapeutiques, notamment en matière
de traitement néoadjuvant, bénéfque chez certains
patients, excessif chez d’autres. C’est le cas par exemple
pour le cancer du rectum, le plan de traitement étant dif-
férent en fonction du degré d'infltration de la paroi.
»
L’échoendoscopie permet aussi de repérer avec une pré-
cision inégalée des anomalies de très petite taille. Elle
contribue donc au bilan d’extension locorégional et à dis-
tance (stadifcations n et m), en recherchant des lésions
dans les organes voisins du tube digestif (médiastin, foie,
pancréas, ganglions, surrénale, etc.). « 
L’échoendoscopie
peut par exemple révéler une petite métastase du foie
gauche
 », explique la Dr Pierrette gast. 
Dans de nombreux cas, la découverte de telles lésions peut
modifer la stratégie thérapeutique, à condition d’appor-
ter la preuve de leur malignité. Comme l’échoendoscopie
permet la réalisation de biopsies et de ponctions écho-
guidées au cours de la même procédure, toute lésion doit
être biopsiée, qu’il s’agisse de la masse primitive, de gan-
glions ou de métastases. «
Chez un malade inopérable,
l’obtention du diagnostic histologique est souvent une
condition nécessaire à la mise en route d’une chimiothé-
rapie. Le matériel prélevé lors de la ponction échoguidée
est de qualité suffsante pour que des analyses poussées
soient effectuées par les laboratoires, de sorte qu’il est
possible de typer les cellules, de déterminer leur organe
de départ et de différencier plusieurs formes de tumeur.
Dans ces conditions, les ponctions échoguidées apportent
des informations cruciales aux oncologues digestifs, pul-
monaires et généraux
», insiste la Dr Pierrette gast.
Si la gastroscopie et la coloscopie sont des examens bien connus du grand public, ce n’est pas le
cas de l’échoendoscopie, qui est aujourd’hui largement utilisée pour optimiser le diagnostic et le bilan
d’extension de nombreux cancers digestifs. Sur le plan thérapeutique, la résection endoscopique des
lésions superfcielles prend également de l’ampleur. Sur le plan palliatif, c’est la pose de prothèses expan-
sibles qui est mise à l’honneur.
Dr Pierrette
Gast
, endoscopiste
« L’échoendoscopie participe au bilan d’extension des cancers
digestifs en fournissant des informations précises sur l’enva-
hissement pariétal et ganglionnaire, complétant ainsi les
données fournies par le scanner, l’IRM et le PET/CT.
La ponction échoguidée, grâce à la qualité du matériel fourni
et à la compétence des pathologistes, confrme la malignité
des lésions et modife les options thérapeutiques. »