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Traitements de pointe
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magaz ine De l’ONCOlOGIE
Le cancer de l’œsophage
Bien qu’affectant le même organe, les spécifcités des carcinomes épidermoïdes et des adéno-
carcinomes invitent aujourd’hui les oncologues digestifs à individualiser les approches thérapeutiques,
en s’appuyant sur les résultats des essais cliniques.
Incidence
.
D’après les données du registre belge du cancer pour l’année 2008, l’incidence globale des cancers
de l’œsophage est de 12,7 cas pour 100 000 habitants, ce qui représente 892 cas cette année là, dont 312 en
Région wallonne. Le rapport homme/femme est de 3 pour 1. L’âge moyen du diagnostic est de 66 ans chez
l’homme et de 70 ans chez la femme. Chez l’homme, l’incidence de l’adénocarcinome est croissante depuis
2004. L’épithélioma épidermoïde reste plus fréquent que l’adénocarcinome chez les femmes, avec une incidence
stable chez les deux sexes.
Facteurs de risque.
Les principaux facteurs de risque sont le tabac et l’alcool pour le cancer épidermoïde.
L’adénocarcinome est associé au refux gastro-œsophagien et à l’œsophage de Barrett.
Symptômes.
Le cancer de l’œsophage est diagnostiqué le plus souvent à un stade avancé et se manifeste par
de la dysphagie et une perte de poids.
Un pronostic défavorable
Le pronostic du cancer de l’œsophage reste défavorable,
tous stades confondus. Les facteurs pronostiques essen-
tiels sont le stade au moment du diagnostic, en particulier
l’extension locorégionale, l’envahissement ganglionnaire
et l’existence de métastases à distance.
À un stade avancé, la survie à cinq ans est exception-
nelle. en cas de maladie localisée, même estimée opé-
rable, les survies globales sont de l’ordre de 25 à 35 %
en cas de chirurgie seule. La résection incomplète,
même microscopique, ne permet pas plus de 5 % de sur-
vie à trois ans, malgré des traitements postopératoires
par radiothérapie et chimiothérapie, qui s’avèrent donc
ineffcace en rattrapage d’une chirurgie non optimale.
Dans les meilleures séries chirurgicales et après sélection
rigoureuse des patients, le taux de résection R0 est de
70 %, plus rarement 80 %.
L’atteinte ganglionnaire est un facteur extrêmement
péjoratif. il fait chuter à environ 10 % l’espoir de survie
à cinq ans sur les séries de malades opérés sans traite-
ments préopératoires. L’atteinte ganglionnaire atteint
50 % dès le stade T2 et 75 à 80 % au stade T3.
Dr Daniel
Van Daele
, oncologue digestif
« Aujourd’hui, l’exérèse chirurgicale n’est plus la seule
option proposée aux patients atteints d’un cancer de
l’œsophage. Un traitement par radiochimiothérapie est de
plus en plus souvent de mise avant la chirurgie. À court
terme, la chirurgie pourrait même être évitée aux patients
qui répondent bien à ce traitement. »
Deux lésions cancéreuses de l’œsophage, à gauche
dans une présentation sténosante, à droite dans une
présentation bourgeonnante et exulcérée.