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Traitements de pointe
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magaz ine De l’ONCOlOGIE
Un patient sur deux présente des métastases hépatiques,
soit dès le moment du diagnostic, soit en rechute après
traitement. Le traitement de ces métastases reste domi-
né par la chirurgie, effcace chez 30 à 50 % des patients.
«
Chez un malade sur deux, la chirurgie de résection des
métastases, même lorsqu’elle est bien conduite, n’em-
pêche pas l’apparition de récidives, dont une partie sera
accessible à de nouvelles résections
», explique néanmoins
le Pr. Pierre Honoré, chef de service associé en chirurgie
abdominale (service du Pr. michel meurisse). «
Elle s’inscrit
donc dans une approche pluridisciplinaire et un plan de
traitement à long terme qui tient compte de l’histoire du
malade, de son âge, de son état de santé.
» Pour limiter le
risque de récidive locale, des traitements néoadjuvants et
adjuvants sont proposés à la majorité des patients.
Trois cas de fgure se présentent : soit le patient est opé-
rable d’emblée, soit il est "borderline" ou inopérable mais
il peut le devenir suite à un traitement néoadjuvant, soit il
est jugé non opérable.
Patients opérables
Lorsqu’il est possible d’opérer la tumeur primitive et la
ou les métastases hépatiques, les patients bénéfcient
presque toujours avant l’intervention chirurgicale d’une
chimiothérapie néoadjuvante, consistant en quatre à six
cures de folfox. Cette approche est principalement des-
tinée à estimer la réponse au traitement. Une réponse
favorable encouragera à poursuivre une chimiothérapie
adjuvante après la chirurgie (six à huit nouvelles cures
de folfox), tandis qu’une absence de réponse conduira à
proposer une chimiothérapie de deuxième ligne ou une
chirurgie « de sauvetage » si le patient est toujours résé-
cable, tout en sachant que le pronostic de ces patients en
progression est moins bon.
Patients " borderline"
Lorsque le patient est jugé diffcilement opérable, l’ob-
jectif du traitement néoadjuvant est de diminuer la taille
de la tumeur primitive et des métastases pour les rendre
résécables. «
La réponse au traitement est alors discu-
tée en COM par le radiologue, l’anatomo-pathologiste
et le chirurgien, afn d’offrir une option curative à un
maximum de patients
 », explique le Dr gontran Verset,
oncologue digestif dans le service de gastroentérologie.
Pour "faire fondre" les métastases, plusieurs stratégies
peuvent être envisagées.
La plus classique est l’administration d’une chimiothéra-
pie (folfox ou folfri), associée à une thérapie ciblée (be-
vacizumab ou anti-egFR, en fonction du statut K-RaS).
La radiologie interventionnelle apporte également une
aide précieuse. Contrairement au foie sain qui est principa-
lement vascularisé par la veine porte, les métastases sont es-
sentiellement vascularisées par les artères hépatiques. il est
donc possible d’administrer la chimiothérapie directement
dans le foie, par voie intra-artérielle. La pose du cathéter
peut être effectuée par abord chirurgical ou radiologique.
Des études récentes montrent des résultats très encoura-
geants, avec des taux de réponse de l’ordre de 90 %.
Le cancer du côlon avancé
Même si la chirurgie reste le seul traitement curatif du cancer du côlon, l’évolution des stratégies
thérapeutiques a fortement augmenté l’espérance de vie des patients métastatiques.
Incidence
.
Chaque année, le cancer du côlon touche 8 000 nouveaux patients en Belgique, généralement des
personnes de plus de 50 ans. 20 à 25 % d’entre elles sont déjà métastatiques au moment du diagnostic.
Facteurs de risque.
 La plupart des cancers du côlon se développent à partir de polypes, tumeurs bénignes
dont la fréquence s’accroît avec l’âge.
Symptômes.
Les signes d’appel du cancer du côlon sont des douleurs abdominales, des rectorragies, des
troubles du transit, un amaigrissement, une anémie ferriprive. La maladie est généralement asymptomatique
jusqu’à un stade avancé.
Dr Gontran
Verset
,
oncologue digestif
« Aujourd’hui, le cancer du côlon
métastatique peut être considéré
comme une maladie chronique
qui présente de meilleurs taux
de survie que l’infarctus massif,
par exemple. Nous disposons
de multiples lignes de traitements
multimodaux. Dans certains cas,
une chirurgie curative peut même
être pratiquée avec succès. »