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CHU DE L I EGE
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Diagnostiqué à un stade précoce, le cancer du col bénéf-
cie d’un pronostic assez favorable. « 
Pour éviter que cer-
taines patientes soient traitées de manière inutilement
lourde ou, au contraire, passent entre les mailles du flet,
nous avons besoin de connaître un maximum de para-
mètres tumoraux
», explique le Pr. Frédéric Kridelka. «
De
nombreuses études sont en cours à travers le monde pour
identifer des marqueurs prédictifs de la réponse au trai-
tement ou, comme ici, de la formation de métastase
s. »
Dans le cancer du col, la première voie de dissémina-
tion métastatique est la voie lymphatique, raison pour
laquelle les ganglions sont minutieusement scrutés tant
par le chirurgien que par le radiologue et l’anatomo-pa-
thologiste, chaque spécialité apportant sa contribution
pour évaluer le statut ganglionnaire. Mais ne serait-il
pas envisageable de prédire le risque d’envahissement
métastatique en amont des ganglions, en s’appuyant sur
des facteurs liés à la tumeur primitive ? L’identifcation
d’un tel marqueur prédictif précoce ouvrirait la voie à un
traitement plus personnalisé. Si ce marqueur est absent,
la patiente bénéfcierait d’un traitement chirurgical
plus léger. S’il est présent, le traitement serait intensifé
pour réduire le risque de récidive. C’est à une telle étude
translationnelle que s’attèlent conjointement les Pr. Fré-
déric Kridelka et Frédéric Goffn pour le versant clinique,
la Pr. Agnès Noël, responsable du laboratoire de biologie
Pourra-t-on bientôt identifer les patientes dont le cancer du col débutant présente un risque important
d’envahissement métastatique ? C’est ce que laissent espérer les premiers résultats d’une étude transla-
tionnelle originale menée à l’Université de Liège.
Mieux comprendre
la dynamique tumorale
des tumeurs et du développement (LBTD, GIGA-cancer,
ULg), et l’un de ses doctorants Télévie (FNRS), Cédric Bal-
sat, en collaboration avec de nombreux autres cliniciens,
biologistes et bioinformaticiens.
Le principe est simple : le nombre et la distribution des
vaisseaux lymphatiques péri-tumoraux identifés sur une
coupe de tissu cervical pourraient être corrélés à l’exten-
sion métastatique constatée cliniquement. Sa mise en
pratique l’est beaucoup moins, ainsi que s’en est rendu
compte Cédric Balsat lorsqu’il a entamé l’analyse rétros-
pective prévue dans la première mouture de son étude,
entamée en janvier 2009 dans le cadre du Plan Cancer.
En effet, les résultats de la littérature divergent énor-
mément. «
Les résultats sont contradictoires et non re-
productibles car les chercheurs se focalisent sur les “hot
spots”, des échantillons très parcellaires riches en vais-
seaux localisés à proximité de la tumeur
», précise Cédric
Balsat. « 
Pour éviter ce biais et nous appuyer sur des
bases solides, nous avons décidé de scanner l’entièreté de
la lame et d’évaluer la vascularisation lymphatique dans
le stroma global, ce qui n’avait jamais été réalisé.
»
Cette approche novatrice a exigé l’acquisition d’un scan-
ner de lames (équipement onéreux et peu répandu), le
développement « sur mesure » d’un programme informa-
tique capable de quantifer les vaisseaux lymphatiques sur
l’ensemble de la coupe et la mise au point d’une technique
Recherche translationnelle
La Pr. Agnès Noël
et Cédric Balsat
analysent les coupes
de tissu cervical à l’aide
d’un équipement
très spécifque,
un scanner de lames.