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Approches thérapeutiques
CHU DE L I EGE
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Si le cancer de l’endomètre est, trois fois sur quatre, dia-
gnostiqué à un stade précoce, le cancer de l’ovaire est,
dans les mêmes proportions, découvert à un stade avancé.
Diagnostiqué tardivement, il présente un pronostic défa-
vorable, avec à peine 15 % de survie à cinq ans.
Depuis une vingtaine d’années, le traitement conven-
tionnel est une chirurgie de cytoréduction associée à une
chimiothérapie (carboplatine et paclitaxel), à raison de six
cures administrées toutes les trois semaines. La chirurgie
de cytoréduction, qui vise à réséquer tout nodule tumo-
ral visible macroscopiquement, intervient classiquement
en première ligne et est suivie de six cycles de chimiothé-
rapie systémique. Pour les stades très avancés, l’interven-
tion chirurgicale peut être intercalée entre trois cycles de
chimiothérapie néo-adjuvante et trois cycles de chimio-
thérapie adjuvante.
«
Malgré l’amélioration des techniques chirurgicales, mal-
gré les essais de nouvelles molécules et de nouveaux sché-
mas d’administration, malgré les tentatives d’intensifca-
tion par autogreffe, nous ne parvenons pas à améliorer
les courbes de survie globale
», déplore Christine Genni-
gens. « 
Si les patientes répondent généralement bien au
traitement de première ligne, le pourcentage de rechutes
reste très élevé.
 » Trois avancées récentes éveillent néan-
moins l’espoir de prolonger la vie des patientes par des
traitements adjuvants :
Le schéma "dose dense" :
la chimiothérapie est ad-
ministrée de manière hebdomadaire pendant dix-huit
semaines (carboplatine et taxol toutes les trois semaines,
taxol à doses décroissantes les semaines intermédiaires).
Une étude réalisée en 2009 sur des femmes japonaises
a montré une amélioration des pourcentages de survie
sans progression et de survie globale. Une étude simi-
laire est en cours chez une population caucasienne.
Cancer de l’ovaire
Présentant un taux élevé de rechutes, le cancer de l’ovaire est le plus meurtrier des cancers
gynécologiques pelviens. De nouvelles approches thérapeutiques offrent toutefois l’espoir d’améliorer
les courbes de survie.
Incidence
.
Le cancer de l’ovaire touche chaque année un millier de femmes en Belgique, avec un pic d’inci-
dence dans la tranche d’âge comprise entre 40 et 60 ans.
Facteurs de risque.
Les principaux facteurs de risque sont la nulliparité et des mutations du gène BRCA. À l’in-
verse, la multiparité et la prise d’une contraception orale pendant plus de cinq ans sont des facteurs protecteurs.
Symptômes.
Tumeur silencieuse peu accessible à un dépistage effcace, le cancer de l’ovaire ne provoque de
symptômes qu’à un stade tardif (distension et inconfort abdominaux, troubles digestifs).
Plaidoyer pour une prise en charge centralisée
« 
Pour offrir aux patientes les meilleures chances de survie, il est indispensable d’opter pour une centralisation du traite-
ment
», plaide le Pr. Kridelka. «
On a longtemps estimé que le geste chirurgical était optimal s’il permettait d’enlever le
plus gros de la tumeur, mais on sait aujourd’hui que la cytoréduction doit être radicale, pour ne laisser aucune trace visible
de maladie résiduelle. Or il s’agit d’une chirurgie spécifque et compliquée qui implique un grand nombre de décisions
peropératoires. Dans certains cas, l’oncogynécologue est amené à opérer en tandem avec un chirurgien digestif. En outre,
l’intervention chirurgicale doit être minutieusement préparée par une évaluation pré-thérapeutique multidisciplinaire, no-
tamment grâce à des protocoles d’imagerie spécifques qui permettent de déterminer l’extension de la tumeur. Le choix du
plan thérapeutique doit également être discuté en équipe multidisciplinaire entièrement dédiée à ce type de pathologie.
»