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Dr Bernard
De Prijck
, hématologie clinique
« Le traitement de première ligne du lymphome folliculaire
symptomatique est immuno-chimiothérapique, avec un
traitement initial par rituximab associé à une chimiothérapie
de type “CHOP”, puis une maintenance par rituximab seul. » 
Prise
en charge
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magaz ine De l’ONCOLOGIE
A l’opposé des lymphomes agressifs, les lymphomes in-
dolents se caractérisent par une évolution lente ce qui
explique que, lorsque les manifestations cliniques liées à
la masse tumorale apparaissent, plusieurs mois peuvent
s’être écoulés. Il n’est pas rare que ce soit l’altération de
l’état général du malade ou la découverte fortuite d’une
anomalie de son hémogramme qui le conduise chez
l’hématologue. Les symptômes dits "généraux", à savoir
perte de poids involontaire, sudations nocturnes et fèvre
inexpliquée, font parfois partie du tableau initial.
Ici aussi, le diagnostic repose sur une documentation his-
tologique. Le bilan initial est similaire à celui réalisé en
présence d’une histologie agressive, avec quelques parti-
cularités dictées par l’histologie, par exemple la recherche
d’une localisation digestive ou ORL en présence d’un lym-
phome du manteau.
A l’heure actuelle, les formes indolentes des lymphomes non hodgkiniens ne sont pas curables,
à l’exception des formes localisées guérissables par radiothérapie. Une rémission complète et
prolongée peut néanmoins être obtenue.
Lymphomes indolents :
surveillance rapprochée
A l’exception du lymphome du manteau, historiquement
classifé comme entité indolente mais d’évolution défa-
vorable dans la majorité des cas, les patients asympto-
matiques doivent s’astreindre à une surveillance étroite,
sans qu’un traitement soit nécessaire. Une consultation
s’impose tous les trois à six mois, éventuellement en al-
ternance avec le médecin de famille. Pour ces malades,
la présence de signes généraux décrits ci-dessus, d’une
anémie, d’une thrombopénie ou encore d’une masse
tumorale volumineuse conduira à initier un traitement.
Les indications thérapeutiques sont actuellement bien
codifées pour le lymphome folliculaire, entité indolente
la plus fréquente.
Si nous excluons à nouveau les lymphomes du manteau,
la radiothérapie permet de guérir la malade porteur d’un
lymphome indolent de stade localisé.
La chimiothérapie, éventuellement associée à l’immu-
nothérapie (rituximab), permet d’obtenir des rémissions
complètes pendant de nombreuses années, même si la
rechute reste à ce jour inévitable. Dans certains cas, une
mini-allogreffe à visée curative peut alors être proposée.
Nous détaillons dans les pages suivantes les lymphomes
folliculaire, du manteau et de la zone marginale, ainsi
que la maladie de Waldenström. Le lymphome lympho-
cytique, dont la prise en charge est similaire à celle de la
leucémie lymphoïde chronique (LLC), sera abordé dans un
autre numéro de ce magazine.
Lire
+
Current treatment of follicular lymphoma.
Bonnet C, Beguin Y, Deprijck B, de Leval L, Fillet G.
Rev Med Suisse. 2009 Aug 26;5(214):1663-7.
Rituximab maintenance for 2 years in patients with high tumour burden follicular lymphoma responding
to rituximab plus chemotherapy (PRIMA): a phase 3, randomised controlled trial.
Salles G, Seymour JF, Offner F, López-Guillermo A, Belada D, Xerri L, Feugier P, Bouabdallah R, Catalano JV, Brice P,
Caballero D, Haioun C, Pedersen LM, Delmer A, Simpson D, Leppa S, Soubeyran P, Hagenbeek A, Casasnovas O,
Intragumtornchai T, Fermé C, da Silva MG, Sebban C, Lister A, Estell JA, Milone G, Sonet A, Mendila M, Coiffer B, Tilly H.
Lancet. 2011 Jan 1;377(9759):42-51. Epub 2010 Dec 20. Erratum in: Lancet. 2011 Apr 2;377(9772):1154.