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SIX LAURÉATS DE LA FON DATION

LÉON FREDERICQ

DÉVOILENT LEU RS RECHERCHES

RENCONTRE

JEUNES, BRILLANTS, PASSIONNÉS, ILS REPRÉSENTENT L’AVENIR DE LA MÉDECINE. ILS SONT AUSSI LE REFLET DE LA VITALITÉ DE LA RECHERCHE MÉDICALE ET BIOMÉDICALE À LIÈGE. SIX CHERCHEURS DIPLÔMÉS EN SCIENCES

BIOMÉDICALES DE L’UNIVERSITÉ DE LIÈGE ET MÉDECINS-CHERCHEURS DU CHU DIVULGUENT L’OBJ ET DE LEURS TRAVAUX PROMETTEURS…QUI AVANCENT NOTAMMENT GRÂCE AU SOUTIEN DU FLF

«L’infertilité n’est pas considérée comme

une maladie. D’où la di culté de trouver

des nancements pour la recherche…»

Élue meilleure étudiante de sa promotion

en 2012 et déjà soutenue par le FLF pour son

mémoire à Paris-Diderot, cette Liégeoise

vient, à 27 ans, d’obtenir une bourse pour

poursuivre une 5

e

année de doctorat sous la

direction du Pr. Vincent Geenen. Son dada?

L’immunologie de la reproduction. Fascinée

par la grossesse, elle s’intéresse aux causes

des rejets d’embryon par la mère lors des

fécondations in vitro. Elle cherche à com-

prendre en particulier le rôle de trois cellules

impliquées (ou non) dans ce mécanisme,

comparable au rejet d’une greffe : «

le système

immunitaire de la mère peut réagir comme si

l’embryon était un corps étranger, et le rejeter

systématiquement

». Pour le futur? «

Je dis

souvent que j’accouple des souris ! Même si

la recherche fondamentale est indispensable,

j’aimerais faire davantage de recherche cli-

nique pour me sentir plus directement impli-

quée dans la santé des patients.

»

«La sclérose en plaques n’est pas une mala-

die rare, pourtant il n’existe pas encore de

traitement dé nitif. »

Du haut de ses 25 ans, Valérie Dion travaille

comme assistante à la Faculté de Médecine

de l’Université de Liège depuis 2013. Et

enseigner lui plaît autant qu’élaborer des

théories… Cette Horion-Hozémontoise se

destinait tôt à la recherche: «

je rêvais déjà

de guérir le cancer lorsque j’étais en secon-

daires!

». Aujourd’hui, elle prépare une thèse

de doctorat sur la sclérose en plaques, sous

la direction du Pr. Rachelle Franzen. Elle

étudie les mécanismes impliqués dans le dé-

veloppement de la maladie, et en particulier

ceux responsables des échecs de la récupéra-

tion. Remarquée pour la qualité et l’intérêt

de ses recherches, elle vient d’obtenir une

bourse de la Ligue belge de la Sclérose en

Plaques via le FLF, ainsi qu’un subside de

fonctionnement destiné à couvrir ses frais

d’équipement, dematériel ou de laboratoire.

«Beaucoup de maladies sont liées à la puberté,

comme les ovaires polykystiques. Comprendre

comment cela se passe dans le cerveau pourrait

permettre demieux appréhender ces maladies et

d’améliorer les traitements.»

À 27 ans, Delphine Franssen a déjà terminé

sa thèse et se lance dans un post-doctorat en

Espagne (Université de Cordoue), le tout avec

l’aide du FLF. «

Les bourses de voyage sont

essentielles, elles permettent de se spécialiser

dans des labos à l’étranger pour importer de

nouvelles connaissances, de nouvelles tech-

niques…

». Cette Hervienne cherche à com-

prendre comment les hormones digestives

agissent sur le cerveau pour influencer la re-

production et la puberté. Elle s’intéresse aux

perturbateurs endocriniens, et en particulier

aux effets de l’environnement sur l’âge de la

puberté : «

chez les filles, l’âge de la puberté est

de plus en plus précoce. Surtout le développe-

ment des seins, alors que secondairement les

règles peuvent être retardées. En cause notam-

ment les emballages plastiques à réchauffer

au micro-ondes, les canettes et les boîtes de

conserves…Tout le monde y est exposé ! »

«Être à la fois médecin et chercheur, c’est

une chance immense de participer à l’évo-

lution du métier d’oncologue. Les médi-

caments qu’on utilise aujourd’hui contre

le cancer n’étaient encore, il y a 30 ans,

qu’au stade de molécule...»

27 ans à peine, Dr Pierre Foidart travaille

enmédecine interne auCHUpour devenir

oncologue et mène parallèlement des re-

cherches encadrées par le Dr Nor-Eddine

Sounni. Lauréat de la Bourse AnnickGriez

via le FLF, cet habitant de Trooz travaille

sur une protéine impliquée dans le déve-

loppement des cancers du sein triple-né-

gatifs. «

C’est le type de cancer du sein le

plus agressif, et nous manquons encore de

traitements efficaces… L’objectif à terme est

de développer des médicaments alternatifs

aux chimiothérapies, peu efficaces dans ce

type de cancer et qui ont de lourds effets se-

condaires.

»

Une recherche essentielle mais coûteuse

elle aussi : «

certains médicaments coûtent

plus de 1.000 euros le gramme! Ce serait

impensable sans les dons du grand public,

le Télévie et des fondations comme le FLF

».

«Garder un contact avec les patients et dia-

loguer avec les cliniciens donne des objectifs

concrets à la recherche… Et ses résultats

pro tent à la pratique clinique!»

Diplômée en médecine et «meilleur

élève-chercheur» de sa promotion, Sophie

Servais, 25 ans, a toujours été animée par

l’envie d’aider les autres. A 32 ans, elle per-

sévère toujours dans ses recherches sur la

greffe de mœlle osseuse, «

un traitement ef-

ficace pour la prise en charge de nombreux

cancers du sang et des ganglions, comme

certaines leucémies

». Elle tente actuellement

de comprendre le rôle de certaines cellules

immunitaires dans les complications graves

de la greffe de moelle appelées «greffe-ver-

sus-hôte», lorsque les cellules immunitaires

du donneur réagissent contre les organes

sains du patient receveur. Objectif, définir

les futures stratégies de traitement… Pour

cette belfagétaine, être un bon chercheur

«

c’est être curieux, patient, humble… Et

parfois essuyer des déceptions

». L’aide du

FLF représente pour elle «

plus qu’un soutien

financier, c’est une marque de confiance et un

vrai soutien moral

».

«Notre grande force, c’est d’appréhender

la maladie de la recherche fondamen-

tale jusqu’à la pratique clinique : depuis

la simple cellule jusqu’au traitement du

patient, jour après jour.»

Pneumologue, Dr Julien Guiot de Neuville-

en-Condroz se passionne pour l’étude de

la fibrose pulmonaire idiopathique. Une

recherche multidisciplinaire entamée il y a

trois ans, soutenue dès ses débuts par le FLF.

«

Nous sommes très peu en Belgique à faire de

la recherche fondamentale sur cette maladie,

alors qu’elle a un pronostic aussi grave qu’un

cancer, et que le nombre de cas augmente

chaque année, notamment à cause des pol-

luants,detoutcequ’onrespire

».Sesrecherches

visent d’abord à accélérer le diagnostic, car

«

c’est une maladie qui évolue très vite et de-

vient rapidement mortelle

». Or aucun centre

en Province de Liège n’est actuellement habi-

lité à prescrire les traitements existants, ce qui

retarde la prise en charge des patients. «

Six

mois perdus sur l’avancement de la maladie,

c’est une catastrophe! D’autant qu’on ne peut

guérir une fibrose pulmonaire, juste la stabili-

ser

». Un challenge pour le Dr Julien Guiot :

il cherche actuellement à mettre en place de

nouvelles thérapeutiques qui permettraient

d’enrayer l’évolution de la maladie.

BARBARA POLESE

doctorante au GIGA en Immuno

endocrinologie

VALÉRIE DION

assistante et doctorante au GIGA

Neurosciences

DELPHINE FRANSSEN

post-doctorante au GIGA

en Neuroendocrinologie

DR PIERRE FOIDART

assistant en Oncologie et

doctorant FNRS au GIGA - Cancer

DR SOPHIE SERVAIS

post-doctorante FNRS

en Hématologie

DR JULIEN GUIOT

chef de clinique adjoint en Pneumologie et

doctorant au GIGA - I3

5

Un grand centre dédié à la recherche

médicale, créé au sein du CHU –

ULg en 2007. Unique en son genre,

le GIGA propose une infrastructure

de mise en commun des ressources

qui permet à l’ensemble des labora-

toires de bénéficier d’équipements de

pointe.

Situé au cœur l’hôpital, il favorise les

liens entre recherche fondamentale et

recherche clinique, à proximité des

patients…Il accueille à ce jour près de

600 membres, dont 462 chercheurs

de 45 nationalités différentes !

LE GIGA

UN CENTRE DE RECHERCHE UNIQUE

AU CŒUR DU CHU

DE L A R ECHER CHE À L A V I E