Table of Contents Table of Contents
Previous Page  2 / 16 Next Page
Information
Show Menu
Previous Page 2 / 16 Next Page
Page Background

2

Ce qui caractérise notamment un hôpital

universitaire, c’est samission«recherche».

Et, ce 18 novembre, la remise des bourses

aux jeunes chercheurs par le Fonds Léon

Fredericqpourlarecherchemédicalenous

donne l’occasion de faire le point. Sur le

sous-financement public de cette activité

essentielle pour l’avenir de notre santé.

Sur la part de plus en plus importante

que prend le don privé pour compenser la

décroissance publique. Sur le dynamisme

des jeunes chercheurs liégeois et sur leur

talent–nousvousenprésentonsquelques-

uns.EtsurlapartqueprendleTéléviedans

cette recherche permanente de moyens.

Le pôle universitaire liégeois, ULg-CHU,

est le premier pôle universitaire contri-

buteur au Télévie. 151.333€ ont ainsi été

collectés par l’équipe mise en place par le

DrCastronovoqui, chaque année, bat des

records. Ce sera encore le cas en 2017 avec

les 24Heures vélo. L'épreuve entend tripler

le nombre d’équipes inscrites: de 24 à 72

grâce au soutien de l’asbl «Le Commerce

Liégeois» qui accueille des vélos dans les

galeries Saint-Lambert, la médiacité et le

Passage Lemonnier. Les 20 et 21 avril, des

centaines de cyclistes pédaleront pour la

bonne cause.

Le Patient se penche aussi sur la revali-

dation pulmonaire qui permet à tous les

insuffisantsrespiratoiresderetrouvergoût

à la vie, par le sport. Faites du sport !

Bonne lecture

La rédaction

Editeur responsable :

Sudpresse - Pierre Leerschool

Rue de Coquelet, 134 - 5000 Namur

Rédaction :

• Frédérique Siccard

• Jenifer Devresse

• Rémi Taiasoul

• Vinciane Pinte

• Georges Larbuisson

Coordination :

• Rosaria Crapanzano

Photographies :

• Michel Houet

• Michel Mathys

Mise en page :

• Sudpresse Creative

Impression :

• Rossel Printing

VIVE

LA RECHERCHE

MÉDICALE À LIÈGE

FINANCES

EDITO

C’n’èst nin a magnî as catchèts

Qu’on s’pout fé cwite di sès makèts

Ce n’est pas en prenant des cachets

Qu’on peut se débarrasser de ses lubies

Extrait de «

Li Walon dès Docteûrs

»

de P.H. Thomsin

E

uropéen, fédéral,

régional, local, public

ouprivé…

Comment fonctionne

lefinancement de la recherche

enBelgique ?

Pour comprendre le financement de

la recherche, il y a lieu

«de distinguer

la recherche fondamentale (les cher-

cheurs qui essaient de comprendre

quelque chose) de la recherche ap-

pliquée (ceux qui vont transformer

les résultats obtenus par les premiers,

par exemple en un nouveau moyen

thérapeutique ou, si l’on opte pour

la métallurgie, en quelque chose qui

permettra àArcelor de recréer 25.000

emplois à Liège, on peut rêver !!)»

,

explique le Professeur Jacques Boni-

ver, Vice - Président du Fonds Léon

Fredericq et Directeur du Centre

Anticancéreux près l'Université de

Liège.

«Les deux sont donc liées:

la recherche appliquée n’existe pas

sans la recherche fondamentale»

,

poursuit-il.

«Or, dans la droite ligne

du Plan Marshall, on a tendance à

favoriser davantage la recherche ap-

pliquée, plus concrète, que l’équilibre

entre les deux. LaWallonie n’est pas

un cas isolé: la situation est lamême

partout ailleurs».

En Belgique, le financement public

est réparti entre les différentes en-

tités. Jusqu’il y a peu, le fédéral en-

courageait la collaboration entre les

universités du Nord et du Sud du

pays au travers des pôles d'attrac-

tion interuniversitaires (PAI) mais,

constate le Professeur Boniver, «

c’est

un poste qui se racrapote de plus en

plus: il reste un secrétaire d’Etat à la

Politique Scientifique et des moyens

en diminution constante, dont très

peu sont attribués au domaine bio-

médical»

.

La Communauté française est, quant

à elle, davantage impliquée dans le

financement de la recherche fonda-

mentale, comme le F.R.S.-FNRS:

«Ce dernier finance une série de cher-

cheurs, du doctorant au directeur de

recherche,soitenviron3.000personnes,

en sus des coûts de fonctionnement et

de l’équipement scientifique. Il vit

essentiellement de l’allocation de la

Communauté française, de la subven-

tionparticulièredelaLoterieNationale

et duTélévie, qui s’attache surtout aux

doctorants et post-doctorants. Onpeut

estimer le montant total de cette enve-

loppeà160ou180millionsd’euros/an»

.

LE CANCER RESTE

Les régions (Wallonie et Bruxelles-

Capitale) sont plus actives enmatière

de recherche appliquée, en particu-

lier dans le cadre des pôles de com-

pétitivité, qui favorisent la collabo-

ration entre universités, centres de

recherche et entreprises.

«Il faut,

dans ce cas, être relativement proche

d’une application qui aboutira à un

produit, une méthode ou un service

susceptible de générer de l’emploi, c’est

une approche que soutient BioWin, le

pôle de compétitivité santé wallon»

,

souligne Jacques Boniver.

Outre l'Union européenne, qui

finance davantage de grands pro-

jets entre partenaires européens

ou transfrontaliers, il reste

« les

couches locales : le Fonds Léon

Fredericq et le Centre Anticancé-

reux, créés à la fin des années 1980,

quand s’est fait sentir un premier

creux au niveau du financement de

la recherche. Le slogan, à l’époque,

était "

Les chercheurs s’en vont, le

cancer reste

".

Nous n’avons pas d’ambitions dé-

mesurées : il s’agit surtout de mon-

trer aux jeunes l’importance de la

recherche et de soutenir les jeunes

chercheurs non par le biais d’un sa-

laire, mais de bourses de voyages, de

crédit de fonctionnement pour les

laboratoires et de quelques bourses

de doctorat accordées pour un

an. Les 800.000 à 1.000.000 € que

nous accordons chaque année sont

sans commune mesure avec le bud-

get du Télévie, par exemple, mais

cela permet d’activer des jeunes et

de les aider ponctuellement.

»

POURQUOI FAUT-IL AIDER

LARECHERCHE ?

«La recherche fondamentale est res-

pectable et légitime,mais il faut que, à

un autre niveau, quelqu’un se dise ‘’Je

soutiens la recherche car elle apporte

uneaméliorationdes connaissances et

est utile au diagnostic de telle ou tell

maladie.’’»

, reconnaît le Professeur

Boniver.

«Moi, j’ai surtout exercé en

cancérologie. Quand j’ai commenc

mes études, un enfant auquel on dé-

couvrait une leucémieaigüeavait 10

de chances de guérison. Aujourd’hui

c’est 90%, parce que la rechercheaper-

mis demieux comprendre,mieuxdia-

gnostiquer et doncmieux traiter.Mai

il reste 10% d’enfants qui meurent

Pourquoi ? Souvent parce qu’ils son

atteints de formes particulières o

raresdelamaladie,dontoncomprend

mallemécanisme:mieuxcomprendr

permettrait sans doute de trouver des

traitements aussi efficaces quepour le

formes les plus courantes…»

Si, dans le cas ducancer dupancréas,

la tendance est inversée (10%de gué-

risons), c’est

«que l’on comprendmal,

on diagnostique tard, et on n’a pas de

chimiothérapie efficace»

. Là aussi, des

recherchesplusamplespermettraien

demieuxcomprendreunmécanism

complexe:

«Il faut des chercheur

pour travailler sur des gènes auxnom

bizarres que personne ne retiendra

mais qui fourniront des résultats qu

d’autres seront capables d’utiliser pour

trouver de nouveaux moyens théra-

peutiques»

, insiste Jacques Boniver.

Si les recherches sont efficaces, c’es

aussi parce qu’elles favorisent un

approche multidisciplinaire: le

recherches en immunologie, par

exemple,favorisentautantl’améliora-

tion des greffes que le combat contr

lecancer.

«Larechercheestunmonde,

et il n’y a pas de bonne recherche san

mondialisation des esprits.»

F.S

PLUS

D’INFOS ?

www.fondsleonfredericq.be www.cac.ulg.ac.be www.televie.be

LES (TROP PETITS) MOYENS

DE LA RECHERCHE

Professeur Jacques Boniver

© JMC