L
e Président du CHU,
Jean Séquaris, est décédé
le 8 juillet dernier.
Il était âgé de 69 ans.
Ancien vice-président de la SRIW,
la société régionale d’investisse-
ments de Wallonie, cet ingénieur
civil a accompagné politiquement
de nombreux ministres PSC puis
CdH fédéraux et régionaux et
économiquement de nombreuses
grandes entreprises wallonnes
(Cockerill-Sambre, ACEC, Herstal,
SNI, Thalès, Celyad…) «Un infa-
tigable serviteur du bien public »
a dit le président du CdH, Benoit
Lutgen. La cérémonie d’adieu s’est
déroulée dans une salle des fêtes
à Blegny avant l’inhumation dans
le cimetière. Voici des extraits de
l’hommage y rendu par Julien
Compère, Administrateur délégué
du CHU de Liège, au nom de tout
le personnel du CHU de Liège.
DÉCÈS DU PRÉSIDENT DU CHU DE LIÈGE
3
JEAN SEQUARIS
«COURAGE
TO THE LAST»
Mon cher Jean,
Jusqu’au bout, tu m’auras donc toujours étonné. (…)
Tu étais si courageux dans ton combat contre la maladie que je
pensais que tu avais réussi à repousser ce crabe que nous savions
pourtant incurable.
Courage to the last, cette belle devise de John Cockerill, fut véri-
tablement la tienne au long de tous ces longs mois…
Cockerill… la transition est toute trouvée quand il s’agit de retra-
cer ton parcours au CHU…
Paradoxal n’est-ce pas ? Pourtant, c’est bien cette expérience dans
le domaine industriel qui caractérisa le début de ta première
Présidence du CHU, Présidence à laquelle tu fus appelé en 1993.
En effet, quelle ne fut pas la perplexité du corps médical quand
tu leur parlais à cette époque de la nécessité de reconstituer des
fonds propres… ! Des fonds propres, alors que l’institution se
débattait dans de grandes difficultés financières…? Des fonds
propres, alors qu’on pourrait investir dans du matériel médical
de haute technologie nécessaire à un hôpital universitaire…?
Avec Georges Bovy et la complicité naissante du Président du
Conseil médical de l’époque Jacques Boniver, vous avez toutefois
maintenu le cap et jeté les bases, non seulement du redressement
financier de l’hôpital, mais surtout de sa gouvernance particu-
lière, articulée autour d’un contrat de gestion entre le gestion-
naire et les médecins, qui fait sa force depuis 25 ans…En 2001,
tu clôtureras avec brio cette première présidence en concrétisant
la fusion avec Notre-Dame des Bruyères. Les excellentes relations
que tu entretenais avec la congrégation des filles de la croix, et
notamment avec Sœur Fulvie, ont permis, horresco referens,
l’union de l’hôpital universitaire public avec la clinique privée
confessionnelle… Quinze ans après, et alors que d’années en an-
nées nous ne pouvons que nous féliciter de ce mariage, tu étais
toujours aussi attentif au développement de ce site et au respect
de sa spécificité.
Tu retrouveras la Présidence du CHU en 2006. De cette deu-
xième période, je retiendrai deux dossiers en particulier : la fi-
nalisation du dossier CIO-Unilab et la relance de la coopération
avec le CHR.
CIO-Unilab : 120 millions € d’investissements sur fonds propres,
sans le moindre subside public. Un investissement comme peu
d’entreprises commerciales en réalisent. La cerise sur le gâteau
de ta politique de reconstitution de fonds propres initiée 20 ans
plus tôt.
Avec d’autres, tu as aussi œuvré pour le rapprochement des deux
collines. (…) L’histoire retiendra que le dernier Conseil que tu
as présidé a prolongé pour trente ans notre partenariat avec la
Citadelle.
Ces dossiers (…) reflètent bien deux de tes marques de fabrique :
L’ acuité de ton raisonnement en matière de chiffres (…)
Ton aversion à la médiocrité.
Ta faculté à construire des ponts ensuite : tu cherchais sans cesse
à créer les synergies entre les différents mondes qui étaient les
tiens.(…) Récemment, tu te fascinais pour les développements
numériques de la médecine (…) me rappelant sans cesse un des
derniers objectifs que tu nous avais fixés : être l’hôpital franco-
phone leader dans le domaine de l’informatique médicale…
Je ne pourrais clôturer cette intervention sans parler de ce qui
étaient tes principales qualités humaines : la loyauté, la fidélité,
l’amitié, la convivialité… en un mot, la fraternité que tu avais si
souvent à la bouche.
(…) Il y aurait encore tellement à dire, tant tu as réalisé des
choses dans ta vie. Pour le redéploiement liégeois, pour la re-
cherche wallonne, pour le paysage universitaire francophone, …
Comme l’a dit un éminent scientifique : « Sequa, on lui doit tous
au moins une chose ».
D’autres te doivent beaucoup.
Merci Pitchou.
Julien COMPERE